Il était hardi de revisiter le Laurel Canyon, et pourtant...
Connaissez-vous Laurel Canyon ? Il s'agit d'un quartier perché sur les hauteurs de Los Angeles devenu mythique pour tout ceux qui aiment la musique et son histoire.
En effet c'est là-bas qu'au printemps 64 a débuté une aventure incroyable initiée bien involontairement par Chris Hillman, bassiste des Byrds, groupe encore confidentiel à l'époque. Un peu fauché, le garçon cherche à se loger quand il tombe sur une maison dont le propriétaire lui propose d'emménager au rez-de-chaussée.
Dans cet endroit modeste Hillman invite régulièrement ses amis musiciens et peu à peu Laurel Canyon devient le lieu où gravite une bonne partie de ceux qui feront la légende d'un certain rock US. La liste de ceux qui vont venir garnir les rangs de cette "communauté" donne le vertige : Crosby Stills Nash & Young, Jimi Hendrix, Arthur Lee, Brian Wilson, Jim Morrison, Cass Elliot, Carole King et tant d'autres.
A Laurel Canyon, on partage tout, les filles, l'alcool, la drogue (Frank Zappa était le maître des lieux en la matière) et bien entendu la musique.
Quand il s'est installé là-bas il y a quelques années, Jonathan Wilson n'avait qu'une vague idée de ce qu'avait véritablement représenté ce quartier dans l'histoire de la musique. C'est plus le hasard et le besoin de se rapprocher de son groupe, les Muscadine, qui l'y ont mené.
Et pourtant très vite, comme si le lieu portait cela en lui, Wilson a ressenti le besoin de faire vivre à nouveau l'esprit originel de l'endroit en invitant ses potes à venir jouer chez lui. C'est ainsi que les Vetiver, les Fleet Foxes, les Wilco, Will Oldham, Graham Nash ou encore Barry Goldberg, ancien musicien de Dylan, vont venir croiser le fer avec Jonathan et lui donner envie d'enfin donner un petit frère au très beau "Frankie Ray". (1)
Multi-instrumentiste depuis ses plus jeunes années, le Wilson aime travailler à l'ancienne, vomissant le numérique et c'est sur des multipistes qu'il enregistre ses nouvelles compositions.
Et c'est d'ailleurs quand il sonne le plus rétro que ce "Gentle Spirit" atteint des sommets, quand les Byrds ou CSNY semblent avoir posé leurs mains sur l'épaule de Jonathan, quand on a l'impression l'espace d'un instant de se retrouver dans la peau d'un Benjamin Braddock face à sa Mrs Robinson.
A l'image du "Valley of the Silver Moon" ( http://youtu.be/HCBnsdjv_AI ) qui vient conclure l'album, de ses dix minutes revisitant LA musique en mariant folk, rock psyché et blues, "Gentle Spirit" est un merveilleux hommage, à la fois modeste et follement ambitieux, à cet acte fondateur de l'histoire de la musique que fut Laurel Canyon.
Et si vous voulez y habiter durant 78 minutes, plongez dans ce "Gentle Spirit".
http://youtu.be/oiNv8XRpZ-8
http://youtu.be/eMSTe3pzHL8
http://youtu.be/-hYiY1vOOVw
http://youtu.be/I8E9kQg9gCU
http://youtu.be/jjPJGpPg99Y
http://youtu.be/lNCxDOHwRlY
http://youtu.be/QxZWEJU8FHU
http://youtu.be/9ZOpHHMGR84
(1) http://www.senscritique.com/album/Frankie_Ray/critique/27328535
http://www.senscritique.com/album/Fanfare/critique/27385444
http://www.senscritique.com/album/The_Ballad_Of_Hope_Nicholls/critique/27388800