Tout passionné de funk et de musique des années 80 vous le dira aussi bien, la perspective d'une collaboration entre Daft Punk et Nile Rodgers était sans doute l'une des nouvelles les plus excitantes de l'année musicale. Dans tout les cas, on pouvait s'attendre à nettement plus original pour démarrer que ce radio edit peu convaincant, qui enchaîne avec le sourire quatre minutes festives mais complètement lisses.
Le titre est agréable, interprété avec un plaisir certain, mais peine à trouver sa voie et s'avère être finalement un morceau disco-funk très conventionnel. La mode n'est de toutes façons pas (encore) au disco-funk, alors pourquoi ne pas y être allé franco et avoir délivré un radio edit qui nous montre Nile jouer vraiment avec sa gratte ? Initier le public à un courant tombé en désuétude, oui, mais dans ce cas-là autant ne pas y aller par le petit bout de la lorgnette et montrer vraiment de quoi il s'agit. On ne relègue pas comme ça au second plan des collaborations qu'on met en tête de gondole, ça n'a pas de sens. On ne parle pas d'un album futuriste pour ensuite proposer un premier single au degré zéro de la prise de risque, aussi sympa soit-il. Il y a quelque chose d'embarrassant dans le fait de lancer un teaser très alléchant de quinze secondes pour proposer au final une boucle de quatre minutes avec du chant par-dessus.
Ironiquement, il est difficile d'imaginer que ce single tel quel aurait marché dans les années 80, tant il semble transparent à côté de ses modèles.
On regrettera donc ce qu'on espère être un découpage malheureux (la version album durera deux minutes supplémentaires, peut-être tout le génie y est-il), qui ne rend pas hommage au potentiel évident du morceau. A suivre.