2006, on entendait parler de slam, un peu. Et dans le lot, il y avait Gibraltar, d'Abd Al Malik. Album délivré par son auteur comme une sorte de rédemption de ses années d'errance, où comme il dit, il confondait " la politique avec la foi ". Sur des instru tantôt sobres ( uniquement un piano, comme l'Alchimiste ) ou plus composé, Abd Al Malik parle. Il nous parle des maux de l'Homme, ceux du 21ème siècle : l'intégrisme religieux et sa violence, l'intolérance, le racisme, la clandestinité ... On ne prend jamais parti, ce n'est pas le but. Entre ces textes dénonciateurs, il y a aussi l'amour, qui prend sa place. ( Adam et Eve ). Il ne donne pas de leçon, mais tente d'expliquer à sa manière ce monde qui se barre en sucette. Il vogue ainsi d'un thème à l'autre en gardant le même ton humaniste, éclairé, lumineux, sans jamais tomber dans l'angélisme.
Ce fut une sacré claque pour ma part, on parle de ressemblance avec Brel ( peut-être parce qu'un de ces anciens pianiste a composé quelques instru aussi ! ) ... C'est assez incongru comme référence, mais force est de noter la capacité d'interprétation d'Abd Al Malik, sans égaler le maître. Bref, pour moi une petite perle, qui m'avait bien remué les tripes à l'époque.