Unique survivant du crash Skid Row survenu au milieu des 90's, Sebastian Bach continue à prêcher sa foi inaltérable envers le Metal. Bien que ses 4 compagnons de vol soient portés disparus, de rares illuminés persistent à déclarer qu'ils les ont vu planer toutes lumières éteintes, sous les radars, loin du mur du son.
Cette tragédie à laissé sur le tarmac des millions de leurs fidèles voyageurs passionnés par leurs explorations entre le Glam et le Metal qui firent d'eux le trait d'union entre Guns n' Roses et Pantera.
Dès lors, Bach, androgyne canadien de deux mètres parcoure les vastes contrées du Metal en solitaire. Au gré du vent, il pose souvent son baluchon contre une maigre pitance et de l'eau de feu (quitte à ravager sa gueule d'ange à chaque lampée) pour un feature gravé sur un quelconque tribute album.
En 2007 avec "Angel Down", il décide enfin de voler de ses propres ailes (épaulé sur 3 titres par son mentor et pilote kamikaze : Axl Rose). En 2011, il prolonge son envol avec "Kicking & Screaming", atterrissant encore un plus loin au cœur des terres brûlantes du Metal.
Avril 2014, une annonce retentit :
-"Mesdames, Messieurs, soyez les bienvenus à bord de notre vol "Give 'em Hell" pour une durée de 49 mn. Durant ce voyage aucun rafraîchissement ne vous sera servi mais vous serez libres de fumer ce que bon vous semble. N'attachez pas votre ceinture, veuillez couper votre climatiseur et monter le volume sonore de vos écouteurs. Votre commandant de bord, Sebastian Bach et son équipage, vous souhaitent un voyage turbulent. PNC à vos portes : 1-2...1-2-3-4 !!!"
Décollage, les moteurs se mettent en branle. Devin Bronson crache un riff composé à la machette. Le jeu épileptique de Bobby Jarzombek aux fûts est épaulé tout le long du trip par le vétéran Duff McKagan, actuellement en CDD au sein de la compagnie Axl Rose pour un long stand-by à Las Vegas.
La carlingue est boostée par le kérosène déversé par Baz. Ce carburant vocal unique toujours aussi admirablement modulable qui alimentait Skid Row, alternant plongées en torche vers des graves ténébreux pour remonter en loopings supersoniques vers des altitudes aïgues des plus teigneuses.
Tout le long, Baz se bat pour s'imposer au milieu d'une prod' lourde privilégiant des guitares puissantes comme des réacteurs.
Chaque titre est propulsé par un riff ravageur, une section rythmique groovy et enragée, des fractures de rythme étourdissantes et astucieuses, des mélodies des plus hargneuses aux plus délicates. Immanquablement, les spectres de ses idoles, Judas Priest et Ozzy Osbourne flottent de temps à autre dans le ciel de cet Enfer.
Quelques-uns des meilleurs stewards de l'aérocknautique ont pris place dans cette aventure dont : John 5, shredder-killer à la solde de Rob Zombie qui honore "Temptation" de sa maestria et surtout Steve Stevens : la guitare à tube de Billy Idol, du trop éphémère groupe Jérusalem Slim, artisan génial du "Dirty Diana" du p'tit gris, architecte du meilleur album solo de Vince Neil ("Exposed"), virtuose es-flamenrock ou rock prog... Ce p'tit bonhomme au physique ingrat et à la touffe improbable a des mains touchées par la grâce ! Jamais vaine, chacune de ses notes tutoie le génial et enlace le sublime. SS intervient sur 3 pistes mais sa démonstration la plus jouissive asperge la power-ballad "Had Enough" où son solo telle une fontaine de notes, n'épargne ni frissons ni admiration.
Malgré le passager clandestin acoustico-redneck "Rock n' Roll Is A Vicious Game" qui scinde l'album en deux, captain Bach et son crew maintiennent un cap fulgurant et étourdissant pour le plus grand confort acoustique de ses passagers.