⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

Le successeur du légendaire Exile On Main St. a toujours souffert de deux défauts majeurs depuis sa sortie en 1973 : être justement le successeur d'un double album britannique synthétisant une partie de l'Histoire de la musique américaine à lui tout seul, et celui d'avoir lancé les hostilités avec le tube mielleux Angie qu'on retiendra bien plus que les quelques merveilles rock pourtant présentes sur ce disque considéré alors comme logiquement mineur et qui pourtant, 47 folles années après, retrouve comme une forme de superbe, loin des comparatifs putassiers d'époque.


La question est pourtant de savoir si c'est le début de la fin ou plutôt la fin d'un règne artistique et critique sur tout un pan de la culture rock pour devenir finalement un groupe de rock comme tant d'autres. Symbole de contre-culture et d'urgence, les Stones se starifient (en particulier Mick) au détriment d'une concentration qui se perd de plus en plus, d'hostilités avec les forces de l'ordre (conspuées sur Doo Doo Doo Doo Doo (Heartbreaker) tristement encore d'actualité), d'affaires de came et d'harcèlements outranciers face au moindre faux pas de Keith Richards, dont les tabloïds se battent pour parier sur la date de sa mort. On se croirait au cirque.


Pourtant Goats Head Soup, enregistré à Kingston mais sans la moindre note reggae, est un pur album de rock 'n' roll d'un groupe fugitif considéré comme indésirable. Boogie sexy (Hide Your Love), disco-rock juste ce qu'il faut (Dancing With Mr D), psychédélique (Can You Hear the Music), roots-rock (Silver Train) autobiographique (Coming Down Again), lyrique proche de Van Morrison (Winter), Chuck Berry look-a-like (Star Star), à y regarder de plus près, l'album est un nouvel abécédaire rock d'un groupe en pleine possession de ses moyens, auteur malgré eux du meilleur double-album de l'Histoire et dont on ne peut malheureusement pas se relever ou égaler. La réédition sortie le 4 septembre 2020 redore le blason.

XavierChan
9
Écrit par

Créée

le 6 sept. 2020

Critique lue 114 fois

2 j'aime

XavierChan

Écrit par

Critique lue 114 fois

2

D'autres avis sur Goats Head Soup

Goats Head Soup
FlyingMan
8

Critique de Goats Head Soup par FlyingMan

Goats Head Soup est l'album sous-estimé des Stones. Faire suite à Exile On Main St. n'est pas évident, quoique l'aura du double-album reste un peu exagéré. Ainsi les critiques vont bon train...

le 11 janv. 2012

8 j'aime

2

Goats Head Soup
bboy1989
8

Le quatrième côté

« ...star fucker, star fucker, star fucker, star fucker... » Il est inscrit dans la mémoire collective que la grande suite « Beggars banquet », « Let it bleed », « Sticky fingers », « Exile on Main...

le 11 janv. 2012

6 j'aime

5

Goats Head Soup
jimbomaniac
7

sous estimé et parasité par 'angie '

Goat head soup donc une soupe de tète de bouc! vous m 'en direz c 'est un album qui a engendré beaucoup de polémiques enregistré a la Jamaïque (Keith est interdit de sol ...

le 6 sept. 2016

4 j'aime

Du même critique

The Hunt
XavierChan
3

Critique de The Hunt par XavierChan

Tromperie sur la marchandise, l'affiche a l'élégance porcine d'un Seul contre tous mais son contenu est en fait une grosse farce guerrière qui ne mérite en aucun cas toutes les accroches putassières...

le 2 avr. 2020

30 j'aime

13

Yi Yi
XavierChan
10

Critique de Yi Yi par XavierChan

Yi Yi sonne comme le chef d'oeuvre du cinéma taïwanais des années 2000, le film-somme d'un cinéaste parti trop tôt, qui avait encore tant à apporter à l'édifice qu'il avait lui-même bâti au cours des...

le 27 févr. 2011

21 j'aime

4

The Velvet Underground
XavierChan
9

Critique de The Velvet Underground par XavierChan

Tout le monde, à part la bande de camés du coin, pensait le Velvet définitivement enterré dans les limbes de l'insuccès commercial, creusant tellement profondément leur propre tombe qu'ils ne...

le 23 déc. 2011

19 j'aime

2