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Sorti dans l’indifférence (presque) générale, God of War : Ascension m’avait énervé sur plusieurs points, mais dont un en particulier : la gestion de la musique. Comme je le disais dans ma critique (oui, je commence cette critique en m’auto-citant), « Certains combats sont creux car la musique est absente. Idem lors de cinématiques sensées être intenses, mais où il n’y a aucune musique. A croire qu’ils ne l’ont pas intégrée au montage faute de temps, plutôt scandaleux… »

Bref, en sortant d’Ascension, j’avais vraiment l’impression que l’OST était moyenne, répétitive et sans inspiration aucune, le changement de compositeur n’aidant pas les préjugés. Intrigué par la puissance des musiques du générique de fin (qu’il ne me semblait pas avoir entendues in game), je me suis donc mis à écouter l’OST hors jeu…

… et la claque fut immédiate. Si certaines partitions sont en effet moyennement inspirées, si d’autres ne sont que des reprises des grands classiques de la saga, cette OST comporte bien certains monstres.

Temple Carnage est le premier d’entre eux, faisant son apparition après quelques musiques plus que bonnes (Primordial Rage, Bound by Blood, Warrior’s Truth ou encore Awakening of the Hecatonchires par exemple). Tyler Bates capte ici entièrement l’essence même des musiques de combat de la série, composant un thème qui n’a selon moi pas grand-chose à envier aux grands classiques des trois premiers épisodes.

L’épopée continue ensuite sur des thèmes toujours aussi bons, et c’est alors qu’on commence sérieusement à se demander ce que Sony Santa Monica a foutu avec sa soundtrack. Mais le pire est encore à venir : au milieu se profile un triptyque d’une excellence indéniable, jamais exploité à sa juste valeur dans le jeu :
- The False Prophet, qui varie les rythmes d’une nouvelle manière pour une OST de GoW, tout en étant parfaitement fidèle à la série.
- Shadow Revealed, qui sur une sorte d’air à la Era pose son excellente ambiance petit à petit, jusqu’à décoller dans une puissance complètement jouissive. Parmi les meilleurs chœurs jamais vus dans un GoW, et je pèse mes mots.
- Blood on the Canyon Walls, enfin, qui en moins de deux minutes en impose identiquement, avec des chœurs qui penchent vers un côté un peu plus Persan, collant parfaitement avec la volonté d’exotisme du jeu (et de ses éléphants).

De ce triptyque ressort une impression qu’il sera ensuite impossible de quitter : quel gâchis. QUEL PUTAIN DE GÂCHIS. Le dernier tiers est moins bon, mais toujours agréable, probablement celui qu’ils ont utilisé pour le jeu. Le trois dernières tracks sont excellentes.

Encore une fois, et plus que jamais même, il suffit d’écouter cette OST pour prendre conscience de ce que ce GoW aurait pu être. Elle dégage une puissance remarquable, et Tyler Bates s’est même autorisé le luxe de l’innovation dans la continuité. Tout juste pourra-t-on reprocher la relative répétitivité de l’ensemble, dû à l’important nombre de pistes (27).

Quand je pense que tout le monde a dû ressortir d’Ascension en se disant que l’OST était à chier et que le nouveau compositeur était tout moisi, ça me fait de la peine pour Bates quand même… Réaliser une excellente soundtrack et réussir à complètement foirer son intégration, c’est la première fois que je vois ça. Finalement, Sony Santa Monica aura en un sens réussi à réitérer l’exploit de God of War premier du nom : réaliser une véritable tragédie. Pas dans le même sens du terme, malheureusement.

PS : pour écouter l’OST telle que vous ne l’aurez donc jamais in game, c’est par ici :
https://www.youtube.com/watch?v=nuCqY660EwY