[...] Même si ça me plairait pas mal de continuer dans ces pentes savonneuses du parallélisme, on va quand même se recentrer sur le sujet. Notez tout de même que vous vous êtes pris l'équivalent d'un Boursin en portion d'une chronique d'acid jazz. Oui, sur Core And Co. Fourbe je suis. Mais revenons à des guitares plus affûtées et plus à propos dans ces colonnes. Goody 2 Shoes..., c'est une base hard rock très 80's sur lequel on a imposé un groove bien funky. Le tout avec la voix de panthère de Baby Jean, aussi puissante que black & soul, entrecoupé des vocaux masculins plus bluesy de Glenn « Doc » Murder, autre co-fondateur du groupe avec sa complice de gorge. Honnêtement, sur le papier, le combo nous a peut-être déjà montré toute l'audace et son savoir-faire en la matière tout le long de sa longue carrière. Et ce n'est clairement pas avec ce nouveau-né qu'il réinvente la poudre. Dans la pratique, en revanche, si le côté désuet du charme ne rebute pas, il faut admettre que ça claque pas mal. Car sans rien révolutionner, Mother's Finest nous livre un album honnête et passionné. De la musique qu'il aime. Et qu'il a lui-même inventé de toute manière. Au final, Mother's Finest se la joue à la Motörhead dans son domaine respectif : il ressasse continuellement la même recette qu'il a créée et par conséquent maîtrise sur le bout des doigts. Et après une telle longévité dans le monde musical, il n'a sans doute plus grand-chose à prouver. Goody 2 Shoes... nous montre donc un groupe bien dans ses baskets, sans complexes aucun. Pas grand-chose à pointer du doigt dans le domaine pur de la composition, juste à s'en délecter et se laisser envahir par ce groove communicatif et contagieux. Qui nous plaît de retrouver aussi efficacement alors que les rides s'accumulent sur les visages des protagonistes.
Ce vilain groove qui te fait tortiller du cul dans ta maisonnée, le manche à balai et de l'aspirateur en main, pris d'une motivation et énergie nouvelle dans le mode Conchita que chaque être normalement constitué veut éviter comme la peste mais se doit de respecter un minimum s'il veut éviter de vivre dans une porcherie. Tout ça sous l’œil médusé des voisins qui ne comprennent décemment pas pourquoi une telle cérémonie. Après tout, c'est ringard comme truc, on est loin d'une Louane. Rien à battre puisque rien que des hymnes catchy tels « My Badd » ou encore « All Of My Life » lui envoient un sacré balai à s'enfoncer au creux des fesses à cette blondasse. Et ça, c'est un truc de vrais que seuls les vrais peuvent comprendre.
La critique entière figure sur Core And Co, n'hésitez pas à aller y faire un tour !