Benjamin renaît
Grand Prix incarne sur la trajectoire de Benjamin Biolay l'accomplissement de sa carrière post La Superbe derrière un élan de modestie et d'ouverture généreusement attachant. Du personnage tortueux...
le 2 juil. 2020
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2020, année COVID.
Mais ce n'est pas le thème de l'album. Sorti en juin 2020, le neuvième opus de Benjamin Biolay n'a visiblement pas "bénéficié" de la prise de recul sur la future crise pluriannuelle.
Du coup derrière le titre "Grand Prix" se cache un faux album concept.
Au mot "album concept", il me vient à l'esprit :
- Pink Floyd avec Dark Side of the moon ou The wall
- Gainsbourg avec Melody Nelson ou L'homme à la tête de chou.
On en est très loin.
Officiellement Benjamin est passionné par la course automobile.
Dans les textes, à part des références sincères et explicites (Interlagos, Ma route, Virtual Safety Car...), on retrouve finalement autant l'évocation de châssis féminins que celui des automobiles.
Les thèmes traitent donc autant la relation amoureuse que les automobiles : comment est ta peine ?, vendredi 12 etc.
Bref, on écoutera Grand Prix pour les chansons en tant mais pas pour le concept.
- musicalement, les titres sont au format pop actuel matinée d'un peu de rock FM et de musique électro (Virtual Safety Car). Et finalement très peu de chanson française.
- côté voix, la ressemblance avec Julien Doré est parfois frappante. Pour ma part, j'ai apprécié son grain qui n'est pas surjoué
Finalement dans la redécouverte de Biolay (j'en étais resté à À l'origine), j'ai été déçu par :
- l'ambiance. Disparue l'inspiration de Gainsbourg. Il faut donc aimer les instrumentalisations actuelles. J'avoue être plus inspiré par le rock progressif des années 70 que la musique léchée actuelle. Et c'est le cas de cet album (trop) bien produit.
- les textes et les musiques. A vouloir faire des rimes à tout prix sur 3-4mn, les chansons en sortent appauvries et avec peu d'aspérités.
J'ai tout de même apprécié les titres ci-dessous :
- Comme une voiture volée,
- Ma route dans lequel j'ai trouvé que Benjamin Biolay avait beaucoup plus à dire que Black M (Sur ma route).
Bref un bel opus pour ceux qui apprécient Benjamin et ce type de pop.
Un album lambda pour ceux qui espéraient un projet plus ambitieux.
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Créée
le 12 janv. 2022
Critique lue 146 fois
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