A l'aube des années 80, Black Sabbath ne fait plus recette. Sa noirceur a totalement disparu, ses riffs se sont assagis et, avec le départ forcé d'Ozzy Osbourne, les doutes sont nombreux.
Souhaitant malgré tout maintenir son navire à flots (ce qu'il ne cessera de faire au cours des différentes décennies), Iommi contacte Ronnie James Dio, fraîchement séparé de Rainbow, pour savoir s'il était intéressé d'écrire un nouveau chapitre dans l'histoire du groupe. Ronnie, n'ayant déjà plus rien à prouver, et souhaitant se lancer dans une carrière solo où il serait le seul décisionnaire, accepte de tenter le coup. Bien lui en a pris, un chef d'œuvre est crée.
La hargne qui avait disparu au cours de 2 ou 3 précédents disques ressurgit dès les 1ers accords de "Neon Knights", titre court mais ô combien jouissif. Le sourire s'empare du visage des fans alors circonspects quant au future de "leur" groupe, et ne les quittera plus de tout l'album.
Il n'y a ici quasiment que des classiques, du riff, du lourd, du malsain. Ce qu'on n'avait plus eut depuis leur second opus sorti il y a une dizaine d'années auparavant.
Ne sortir qu'un paroxysme de ce disque n'ait pas chose aisée, mais je pense que la chanson éponyme est un sérieux prétendant à la chose. D'une durée d'un peu moins de 7 minutes, l'atmosphère y est pesante, la voix de Dio menaçante, les soli d'une efficacité redoutable. C'est un des plus grands classiques du Sab' période Dio, et sans aucun doute également l'un du Sab' toute ère confondue. Ce titre de sommet de l'album peut évidement se discuter, notamment avec "Children Of The Sea" et son final frôlant la perfection.
"Wishing Well" fait un peu retomber la pression, mais "Die Young", dans une moindre mesure "Walk Away", mais surtout "Lonely Is The Word" ne font que confirmer que la bête vit encore et a des choses à dire.
Au final, et contre toute attente, la mise à l'écart du charismatique Ozzy aura été bénéfique au reste du groupe qui attaque la décennie 80 comme elle avait démarré celle des 70's, sous les meilleurs hospices.