La direction de cet album tient en 5 lettres : Q.U.E.E.N.
Tony Iommi est devenu un immense fan du groupe de Mercury et n'a qu'une envie, s'en inspirer et suivre leur chemin. Les autres auront beau discuter cette envie, l'album prendra assurément une tournure plus rock que metal. Il n'en demeure pas moins une vraie réussite, dans son genre.
8 titres, 40'38 de musique, et aucune noirceur. Pour la 1ère fois, Ozzy sera même absent sur un titre, celui écrit par Bill Ward, et donc également interprété par lui ("It's Alright"). Bonne surprise, les paroles étant poignantes, la voix pas désagréables et l'ensemble fonctionnant bien.
Les thèmes ici abordés n'ont pas grand chose à voir avec l'occultisme originels, si ce n'est sur "Gypsy" qui raconte l'histoire du narrateur chez une liseuse de bonne aventure. Mis à part ce titre, nous avons une histoire de rupture ("She's Gone"), le groupe revendiquant ses origines prolétaires ("Back Street Kids") et ses craintes de sombrer dans le tourbillon du succès ("You Won't Change Me"). Nous avons même le droit, après la beuh et la coke, à une ode à la prostitution ("Dirty Women").
Globalement donc, les paroles n'abordent pas des sujets joyeux, mais la musique n'a plus rien de lourd dans sa mélodie. Celui qui voudra s'essayer à Black Sabbath via cet album découvrira un disque de grande qualité, mais absolument pas représentatif du reste de la discographie du groupe. Celui qui voudra un bon album de rock 70's pourra également se pencher dessus sans crainte d'être assommé par des riffs pachydermiques. Un album de compromis, donc.