[...] Parce qu'au final, Heavy Yoke, c'est une plongée progressive au cœur de la psychose. Si la première partie est déjà un peu malaisante dans ses ambiances dissonantes, plus ça finit par virer à la folie pure et à l'oppression en bout de course. C'est en terme d'ambiances qu'on sent l'empreinte Extol, bien plus que la part progressive. Qu'on peut éventuellement reconnaître mais reléguée à sa base la plus simple : les changements sont là, toujours, jamais préparés mais tu passes quand même du coq à l'âne. Mais le must du must, c'est qu'à cause des courts formats, tout est compressé au maximum. Les idées artistiques au même titre que les atmosphères qui s'en dégagent. On marche sur des œufs et ça en est complètement frappadingue. Au point que tout du long, tu n'en sais que faire... et qu'en tant qu'auditeur, on en devient fou à lier.
Malgré tout, n'allez pas prendre toutes ces belles louanges pour argent content : cette étrange mixture peut tout autant paraître génial pour les uns tandis que les autres n'arriveront pas forcément à rentrer dedans. Il y a beau avoir des tas d'idées et de régurgitations d'influences death, post-core, punk, jazz et autres joyeusetés, Heavy Yoke pourra donner comme une impression d'avoir affaire à une sorte de gros monolithe plutôt opaque. Qui n'empêche en rien de le gratter afin de l'apprivoiser. Encore faut-il le vouloir. Histoire de voir qu'Azusa fait partie de cette catégorie de groupes dont les protagonistes n'ont au final pas tant d'importance : il s'agit d'une entité à part entière, une sorte d'abomination à la Frankenstein dont on se demande continuellement si ses géniteurs n'en auraient pas perdu le contrôle en cours de route.
La critique entière figure sur Core And Co, n'hésitez pas à aller y faire un tour !