Tout droit venus de Grèce, un des pays du black metal depuis toujours (qu’on se le dise une bonne fois pour toutes), Heretic Cult Redeemer en est à sa toute première galette sans démo ou EP préalable ; les quatre membres qui le composent sont entourés de mystère car désignés uniquement par une lettre, sans doute initiale de leur prénom.
Le batteur semble avoir tourné pas mal dans les groupes death et black underground, parmi lesquels on retrouve Burial Hordes et Embrace of Thorns, formations à la finesse toute relative.


Oui, je parle de finesse parce que Heretic Cult Redeemer offre une musique fine et subtile, dans un registre tout autre que la plupart de ses compatriotes : à partir d’une base black orthodoxe, les Grecs évoluent vers des sonorités « progressives » à la Secrets Of The Moon, avec cette même section rythmique si riche et dynamique, entre blasts linéaires, mid tempo presque doom et passages tribaux. Le guitariste utilise constamment un effet de phaser, ce qui pourra en agacer certains dans le sens où les lignes de guitare y perdent en puissance ; par contre, l’équilibre se fait du coup plus naturellement avec la basse, aux lignes souvent complémentaires.
A ce titre, le premier morceau s’impose d’emblée comme un des meilleurs de l’album, la basse se perchant assez haut dans les aigus ; une intro vraiment obsédante en ce qui me concerne.
Seule la voix semble avoir du mal à tirer son épingle du jeu, confinée au deuxième plan et plutôt monotone.
Ce qui suit ne démérite pas non plus, car chaque morceau possède son lot de passages marquants, pour une durée oscillant entre quatre minutes trente et neuf minutes trente environ.
Rien de bien tendance (le psyché/prog, rétro 70s ou « avant-gardisme ») au final, un gros travail sur les ambiances avec un résultat plus proche de Secrets Of the Moon et Corpus Christii que de Rotting Christ.


Et la pochette du vinyle est vraiment magnifique : avis aux collectionneurs et amateurs de beaux objets.


Quelques écoutes seront sans doute nécessaires pour se laisser pénétrer par cette œuvre d’art noir (j’en compte actuellement une quinzaine à mon actif), tant il y a de choses à explorer et de subtilités à mémoriser. Du black metal élaboré pour les aficionados de concepts ontologiques et cosmogoniques.

Man_Gaut
7
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le 27 sept. 2015

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Man Gaut

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