High Violet par Kristoffe
Si le tourment a toujours été l'un des principaux thèmes conducteurs pour The National, il en devient fascination sur High Violet et en développant des obsessions plus que jamais prenantes sur l'auto-dépréciation et l'auto-destruction. Les mots obsessifs, parfois déchirants (« I don't want to get over you » sur "Sorrow", « Your voice has stolen my soul » sur "Afraid Of Everyone", ou encore le terrible « I am evil » sur "Conversation 16") sont répétés et martelés à outrance, mais ne résonnent que sur des instrumentalisations propres et fluides, donnant une impression décontenançante de folie maîtrisée. Dans les travées de ce paradoxe presque métaphysique, High Violet continue d'entretenir, dans l'ombre de Boxer, cette illusion d'un abîme sublimé.