Voilà un groupe dont j’attendais la prochaine sortie avec une certaine impatience, étant donné le niveau qu’ils avaient sur l’album précédent, Patricidal Lust.
Toujours fidèle à 20 Buck Spin, le groupe de San Francisco livre une nouvelle offrande de death doomique. La production est claire mais suffisamment crasseuse et caverneuse, chargée en réverbération (on pourrait même dire qu’ils en abusent) pour coller à l’esprit old school qui les anime.
Lourdeur il y a, mais pas seulement : Vastum ne se contente pas de balancer des riffs simplistes et monolithiques comme tant de formations lambda, qui négligent la technique au profit d’une ambiance qui n’est pas toujours si travaillée que ça. Chez eux, il y a quelques plans un peu plus recherchés et même mélodiques, qui changent du sempiternel trémolo ou des riffs à la croche lourdingues. Et niveau ambiance, j’ai trouvé que c’était encore plus dense qu’avant, on a vraiment l’impression de patauger en plein cloaque, le sol jonché de cadavres en putréfaction. Exactement ce qu’est censé évoquer ce genre de death, en fait. Et pour la fin de l’album, ils ont concocté une outro glauquissime, ambient bruitiste à glacer le sang.
On apprécie toujours la dualité du chant : entre le growl caverneux de Daniel Butler et celui un peu moins grave (fatalement) de Leila Abdul-Rauf, les deux s’enchaînant de manière très fluide quand ils ne sont pas combinés pour un rendu encore plus abominable.
Par ailleurs, le format six titres est très bien : suffisant puisque les compos ont une durée conséquente, concis de manière à éviter les longueurs.
La couverture a été dessinée par Daniel Butler.
Vastum est un groupe qui a tout pour lui, qui sait clairement y faire dans le domaine. Un poids lourd de la scène doom/death, désormais. Pour accéder à un niveau encore supérieur, il leur manque une poignée de titres incontournables, aisément individualisables sur l’album. Mais du reste, ils ont tout compris.
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