Tout doux. Tout doux. Tout doucement.
Après un coup de je t’aime (Antidotes), l’histoire d’amour avec Foals avait vite tourné à la bluette sans importance (Total Life Forever). En l’espace de 2 ans, les 5 jeunes Anglais étaient tombés dans le moule d’un rock Anglais sans identité où seul Wild Beasts arrive encore à tirer son épingle du jeu. Le groupe se transformait en un banal groupe de pop sensible et délaissait le math rock frénétique des débuts.
Cependant, tout n’était pas pourri au royaume des Foals et le groupe était encore capable de pondre quelques pépites comme le très beau Spanish Sahara et son envolée électronique. Bien que leur aspect «pop lisse» nous plaisait par moments, on espérait au fond de nous que Holy Fire allait rectifier le tir et signer les retrouvailles avec nos jeunes poulains fous. Pif paf pouf, Holy Fire creuse encore un peu plus le fossé.
Pourtant on pouvait y croire, le groupe annonçait un album plus incisif avec des guitares tranchantes, on s’attendait à retrouver une once de furie et de folie dans le groupe mais pas du tout. Une fois passé les trois premiers titres, le groupe s’éteint et sert une pop molle sans énergie et sans envie. Il suffit d’entendre la voix de Yannis Philippakis dont le chant ne cesse de ressembler de plus en plus à une longue plainte fatiguée pour comprendre l’état de Foals qui est déplorable.
Le plus naze dans l’histoire reste le niveau des mélodies plus pauvres que Cosette. Sur Holy Fire, la basse tient une place centrale mais il est dommage de voir que ses lignes soient aussi peu inspirées (Out Of The Woods). Pour pallier à ce problème les Anglais cachent la misère avec une multitude de gimmicks supposées cools mais sans intérêts.
Le groupe qui avait mis un point d’orgue à ne pas faire la même chose entre Antidotes et Total Life Forever ne s’est pas pris la tête cette fois ci. On retrouve la recette du précèdent mais en plus poli sûrement afin d’atteindre un plus large public. Il n’est d’ailleurs pas rare d’entendre des refrains taillés pour les stades qui ressemblent à du mauvais Coldplay tel que Bad Habit, un sommet de branlitude. On pourrait être content lorsqu’on arrive dans la dernière ligne droite malheureusement, les deux derniers morceaux sont sûrement leurs pires compositions, Foals ayant confondu niaiserie et beauté.
Il y a tout de même quelques chansons à sauver et on peut toujours compter sur eux pour nous pondre un single excitant. Hormis ce détail, Foals a clairement choisit de prendre une direction plus grand public, sûrement convaincus par un sombre crétin qu’ils avaient le potentiel pour devenir le nouveau chouchou des Anglais. Doucement mais sûrement, ce groupe atteint des sommets nullités.