Passer à côté de Foals jusqu'alors, principalement à cause de la tronche et de l'attitude d'un Yannis Philippakis qui m'a toujours paru peu engageant, a été une grave erreur : une unique écoute du terrassant "Holy Fire" a suffi pour m'en convaincre ! La puissance rythmique de Foals (merci sans doute à la production majestueuse de Flood et d'Alan Moulder...), sa capacité à créer des morceaux monstrueux combinant désespoir intime, doute existentiel et rédemption sur le dance floor sont uniques à ce jour, et le résultat est une grande claque dans ta figure, mon ami ! Le psychédélisme est ici dispensé à juste dose, les mélodies sont timides mais s'imposent au fil des écoutes, le groove est constamment intelligent sans que la musique devienne cérébrale pour autant. "Holy Fire" est un quasi sans faute, la légère baisse d'intensité sur la seconde partie de l'album étant brillamment compensée par une finesse accrue des morceaux, labyrinthes mentaux passionnants : le genre d'album complexe, emballant et imaginatif qui marque son époque, et inspirera sans doute de nombreux suiveurs. Bonne chance à tous ceux-là pour faire aussi bien que "Holy Fire" ! [Critique écrite en 2013]