Elton John bénéficie d'un fort regain de popularité grace au biopic sur sa vie actuellement au cinéma, alors pourquoi ne pas critiquer quelques uns de ses albums ?
"Honky Château" a une place particulière dans la carrière du monsieur, car c'est l'album où il devient véritablement l'artiste qu'il devait être. Le disque tient son titre du Château d'Hérouville, en France, où John a enregistré l'album, ainsi que plus tard, "Goodbye Yellow Brick Road". Fini le sérieux de "Elton John" et "Madman Across the Water", sortez les cuivres et la légèreté ! C'est bien évident dès le premier morceau, le génialissime "Honky Cat", où Bernie Taupin évoque l'envie de quitter la ville et le show-biz pour retourner à la campagne, un thème qui sera récurrent par la suite dans son écriture ("Goodbye Yellow Brick Road"). Toute cette légereté ne veut pas dire "plus de ballades", bien au contraire. Elton signe d'ailleurs deux de ses plus beaux morceaux, "Rocket Man" et "Mona Lisas and Mad Hatters", dans le prolongement de "Tiny Dancer" sur l'album précédent.
L'album brille par sa production, qui n'avait pas été aussi réussie depuis "Elton John", mais dans un style complètement différent, moins baroque et plus soft/pop rock. Elton s'essaie pour la première fois au rock un peu plus punchy, notamment sur "Amy", "Susie" et le morceau de fin "Hercules", et c'est franchement une réussite, ce qui annonce les deux prochains albums. Là où l'album pèche, c'est lorsqu'il traine en longueur sur des morceaux moins intéressants, comme "Mellow" mais surtout "Slave".
Premier disque d'une triade d'albums géniaux, "Honky Château" est une écoute agréable, parfois légère et parfois touchante. A mettre dans n'importe quelles oreilles.