Bon, on va pas passer par 4 chemins, cet album est exceptionnel. Sans doute l'un des meilleurs albums que j'ai eu le bonheur d'écouter depuis bien longtemps.
La poésie, le mélange des sons, des mots, des notes, des instruments, des bruits, des atmosphères, des horizons.
Cet album prend aux tripes, parce qu'il parle de ce que personne ne veut s'avouer à lui-même. L'Homme qui a écrit cet album est meurtri, pour le restant de sa vie, il sera hanté les nuits, ne pourra que tenter de regarder dans le soleil, d'avancer, de chercher les horizons, coute que coute, pour ne pas sombrer dans le plus rien, dans le non-etre.
Finalement, en écrivant cette critique, je trouve un point commun entre cet album et le film Gravity : comment se battre pour rester vivant quand on a plus rien à trouver dans cette vie. Quand l'existence même n'a plus aucun sens.
Alors oui, cet album est somptueux. Mais je vois déjà la question pointer le bout de son nez.
Doit-on mettre de coté la vie de la personne et l'oeuvre de cette même personne ? Je dirais que ça dépend des cas. Et je dirais qu'ici, non. Non, parce que ce qui donne un sens à cet album, c'est de comprendre tout ce que cet homme a traversé.
Alors oui, ça peut heurter la morale de certains, et pas celle des autres. La morale, c'est tellement personnel, tellement intime. On touche tellement dans la barrière que chacun s'est fixé comme protection au monde, qu'on ne peut pas en discuter, ou même chercher à comprendre. C'est ainsi.
Certains comprendront que oui, cet homme a traversé le pire. Et que le pire de tout ce pire, c'est qu'il en est responsable. Qu'il est hanté, meurtri, qu'il ne pourra plus jamais vivre.
Il ne s'agit pas de glorifier le retour du fils prodigue du rock français (une époque ou j'étais bien jeune pour pouvoir en profiter). Simplement de prendre cet album comme il vient (private joke inside), avec toutes les émotions et la beauté musical qu'il peut comporter.