Trop de références, et pourtant un grand disque...
Taylor Kirk et moi avons visiblement les mêmes amours, les mêmes obsessions peut-être : Johnny Cash, Elvis Presley puis Lee Hazelwood aux origines, Nick Cave ensuite comme pivot principal de ce monde nocturne de fantômes largement emphatiques, et bien entendu, plus récemment, Tindersticks, Lambchop et Richard Hawley. Tout un pan de la musique "blanche", pour ne pas dire blême (de terreur, ou au moins d'angoisse) en fait. Son "Hot Dreams" s'inscrit franchement dans la succession des oeuvres de ces maîtres du malaise, voire de la torture mentale, et menace régulièrement de nous faire fuire à force de références envahissantes, pas toujours maîtrisées : il n'y a pas une chanson de cet album qui ne nous rappellera pas quelque chose, pour peu qu'on maîtrise un peu sa petite histoire du Rock, et les citations de Nick Cave frôlent le plagiat. Pourtant, pourtant, on a le sentiment que si le "fan" en Taylor Kirk est très enthousiaste, l'artiste Timbre Timber trouve quant à lui le moyen d'exister, et violemment même, au sein de ce grand album feutré, plus méchant qu'il n'en n'a initialement l'air, qu'est "Hot Dreams"... Grâce à des mélodies inspirées, audacieuses parfois, à des textes remarquables, et à une justesse constante des arrangements musicaux : parfait de la première à la dernière note, fascinant et souvent même bouleversant, "Hit Dreams" balaye finalement nos doutes, et s'impose comme l'un des plus beaux disques que l'on ait écoutés depuis bien longtemps.