Pour son second album solo, Frank Zappa nous régale ! Et il va frapper fort, en plein dans le mille ! Essentiellement instrumental, l'écriture en est raffinée.
L'album débute par ce succulent "Peaches en Regalia" qui marque le début d'une nouvelle ère, le jazz fusion est né ! Il n'y aura qu'un autre album pour revendiquer cette naissance, le tout aussi somptueux "Bitches Brew" de Miles Davis.
Après ces cuivres envoûtants, on a droit à un autre morceau d'anthologie : "Willie the Pimp", où la terrible voix de Captain Beefheart s'entrelace avec le violon de Don "Sugarcane" Harris, la guitare de FZ tentant de nous achever. "Son of Mr. Green Genes" et sa superbe mélodie nous entraîne dans cet espace sonore inédit, les instruments venant nous enchanter à tour de rôle. Et c'est la tête remplie de sonorités inouïes que l'on entame la seconde face.
S'il est une chose que l'on remarque avant tout sur cet album, c'est que FZ a libéré les cordes de sa guitare. Dorénavant, il va nous abreuver à cette source intarissable pour notre plus grand plaisir !
La face B commence par un jazz cool "Little Umbrellas" qui calme un peu nos ardeurs ... il faut bien récupérer avant d'entamer la pièce-maîtresse de l'album qu'est ce somptueux "Gumbo Variations", la boîte de Pandore est enfin ouverte, tous les instruments s'en mettent à coeur joie pour envahir notre cerveau. Le saxophone rutilant d'Ian Underwood mène la danse, suivi du violon exaltant de Sugarcane, FZ nous gratifiant de sa gratte galvanisante avant que la basse et la batterie nous abattent. C'est donc sur les genoux que l'on termine ce morceau ... et dire que la version CD de 1987 dure 4 belles minutes de plus ! Après l'excitation, "It Must Be a Camel" et son atmosphère apaisante nous mets du baume au coeur.
Et c'est ainsi que s'achève une page de l'histoire de la musique ...