Sans m’attarder sur la (grande) dimension personnelle et émotionnelle entourant ce double album, ce qui peut expliquer le pourquoi je me lance dans une critique d’une compilation stonienne datant du début des années 1970, Hot Rocks représente tout simplement l’ultime compilation de la bande à Jagger, celle que je considère comme essentielle parmi toutes celles sorties avant ou après.
Déjà, elle couvre la meilleure période du groupe, des débuts jusqu’à Sticky Fingers (bien que le véritable âge d’or s’arrête plutôt à l'immense Exile on main Street, mais il n’y a pas vraiment de chansons que l’on puisse sortir de cet album, bien différent et unique dans discographie des Stones).
La compilation est séparée en deux disques bien distincts, le premier est concentré de leur premier album jusqu’à Between the Buttons tandis que l’autre s’ouvre sur le single Jumpin’ Jack Flash et se ferme sur Wild Horse suivant chronologiquement la discographie des Stones. Et c’est ingénieusement fait, le passage d’un disque à l’autre se situe à la période de Their Satanic Majesties Request qui marqua un tournant musical où l’on peut distinctement remarquer un avant et après.
Le premier nous emmène dans le swinging London et la période Brian Jones, entre énorme succès comme Satisfaction ou Let’s Spend the Night Together ainsi que d’autres perles comme une version remaniée (par rapport à 12x5) de Time is on my Side. On y trouve aussi, notamment, les superbes ballades Play With Fire ou As Tear Go By ou d’autres titres comme les inoubliables Under My Thumb et Paint it Black, symbole de l’apport et du génie de Brian Jones.
Sur le second, on trouve quasiment que des incontournables et des chansons encore jouées par les Stones sur scène (contrairement au premier disque qui regorge de quelques raretés). Ce ne sont pas n’importe quel incontournable, quasiment que des bijoux enregistrés lorsqu’ils étaient au sommet de leur art. On y trouve par exemple les singles Jumpin Jack Flash & Honky Tonk Woman (jamais sortis sur des albums studios), *Brown Sugar *, Sympathie For The Devil ou encore Street Fighting Man. Que des chefs-d’œuvre du groupe. Ils ont aussi eu l’excellente idée d’y inclure la version en concert de Midnight Rambler, supérieure à celle studio.
Mais surtout pourquoi cette compilation plutôt qu’une autre, tout simplement car il n’y a strictement rien à jeter, l’ensemble est cohérent, les chansons se suivent à merveille et l’on y trouve quand même (notamment dans le premier disque) des chansons rares. Cette double compilation, c’est tout simplement l’essence même des Rolling Stones, du génie, de la créativité, du blues, du rock, des ballades… et qui n’a pas pris une ride.