L'écouter comme si c'était le dernier...
« ...Dangeeeer... »
« Hot Sauce Committee part 2 », c'est la fusion « made in Check Your Head » et la culture old school hantées par le robot intergalactique*. En gros, la synthèse d'une carrière remplie d'éclectisme.
Après le décevant "To The 5 Boroughs" et un honorable mais discret album instrumental, les Beastie Boys nous devait une revanche dans les années 2000. Mauvaise nouvelle et deux ans de retard, « Hot Sauce » sort enfin. Rien de bien neuf musicalement. On reprend les bonnes vieilles formules : fusion rap-rock (« Say It », « Too Many Rappers »), punk (« Lee Majors Come Again »), hip-hop pur et dur qui décrasse ("Make Some Noise", « Nonstop Disco Powerpack », "Long Burn The Fire", « Here Is A Little Somethin' For Ya », "Crazy Ass Shit"), pointes électros ("OK", "Tadlock's Glasses", "Multilateral Nuclear Disarmament") et enfin de l'exotisme qui aère et ensoleille l'album (« Don't Play No Game That I Can't Win », « Funky Donkey »). Excepté ce dernier point, les gars ne se réinventent plus comme avant, ils reprennent leurs vieilles casseroles et nous font leur meilleure soupe ( sauce ?!) en s'entourant de valeures sûres. Nas sait toujours rapper, Santigold nous fait planer et Zdar au mixage, c'est pas de la merde.
Conserver un tel flow et une telle énergie à 45 berges, moi je dis respect. Et pourtant, j'avais peur du résultat. « Hot Sauce » possède moins de titres phares qu'un « Check Your Head » ou un « Hello Nasty » mais il est plus régulier. En 2011, les Beastie sont toujours dans la place et si cela devait être leur dernier album, cela leur ferait une belle sortie digne de leur carrière.
* « OK » est son baroud d'honneur, « Tadlock's Glasses » son dernier souffle en pleine désarticulation et son âme revient nous hanter sur « Multilateral Nuclear Disarmament ».
La tuerie : "Don't play no game that I can't win"
Le titre qui sert à rien : le beaucoup trop épuré « Non stop disco powerpack »