Humanity: Hour I
6.6
Humanity: Hour I

Album de Scorpions (2007)

A l’heure ou j’écris ces lignes, Scorpions entame actuellement sa 118ème tournée d’adieux, en remplissant les salles et en s’alignant en tête d’affiche sur de nombreux festivals (tel le Hellfest cette année). Pourtant, tout ne fut pas rose pour nos amis teutons.


Dans des temps reculés, que les plus jeunes d’entre nous n’ont pas connu et que nous appelions « les années 90 », le groupe connu des difficultés. Plus au gout du jour, le hard rock voit des groupes stars tels Iron Maiden ou Judas Priest s’effriter doucement au fil des albums moins réussis, et voit des valeurs montantes d’autre genres musicaux occuper le devant de la scène.
Pour les allemands, ce fut l’après Crazy World qui fut difficile. Face the Heat (1993) pourtant intéressant ne rencontre pas le succès escompté, Pure Instinct (1996) est jugé trop lisse et sans saveur, et Eye II Eye (1999) tente une virée électro mais échoue lamentablement.
Le batteur du groupe, Herman Rarebell, qui était présent pour tous les succès du groupe, quitte le groupe en 1996, remplacé par James Kottak. Bref, le groupe était au plus bas, et on voyait mal les papys revenir au premier plan.


Mais le nouveau millénaire relança la machine, grâce à deux albums lives : Moment Of Glory (2000) enregistré avec un orchestre philharmonique, et Acoustica (2001) enregistré comme son nom l’indique totalement en acoustique.
En 2004, Scorpions sort Unbreakable, sorte de retour au sources, et renoue enfin avec le succès. Et c’est en l’an 2007 que sort Humanity: Hour 1, que je découvre quasiment à sa sortie et presque en tant que novice, n’ayant écouté du groupe que quelques titres issus d’une compilation trouvée je-ne-sais-où.
Et soit dit en passant, j’aime toujours autant cet album que je l’ai aimé à l’époque.


L’album est construit comme un concept album (spéciale dédicace à Yyrkoon), ou tout du moins enchaine les chansons dans une thématique commune : la fin du monde. Oui, annoncé comme ça c’est pas très gai, mais comme toujours chez les Scorps une lueur d’espoir est présente.
La première chose qui frappe sur cet album, c’est la production. On ressent une puissance qu’on n’attendait plus, et ce dès le premier morceaux, où, une fois que la voix robotique nous a annoncé qu’on entrait dans l’album, le ton est donné : une batterie surpuissante, suivi d’un riff bien lourd. Hour 1 ouvre les hostilités avec brio, et s’offre même le luxe d’un solo sublime de John 5 (ancien guitariste de Marilyn Manson, actuellement avec Rob Zombie).


L’album enchaine sur le bien punchy The Game Of Life où Kottak démontre à la batterie une frappe vraiment intéressante comme tout au long de l’album. Toute la première partie de l’album envoie vraiment puisqu’on trouve aussi You’re Loving Me To Death et son refrain vraiment accrocheur, et surtout 321 qui délaisse le temps d’une chanson la thématique de la fin du monde pour nous relancer un pur morceau de hard rock à la Scorpions, avec ce riff très lourd « à la Schenker » et ces refrains emballants.
Mais dans cette première partie d’album on trouve aussi des ballades, marque de fabrique du groupe. Et si ils restent dans le classique avec We We’re Born To Fly, qui permet pourtant à Matthias Jabbs, guitariste plutôt discret mais avec une classe et un feeling vraiment exceptionnels, qu’il n’a rien perdu de son talent, l’accompagnement au piano sur The Future Never Dies de la voix (toujours sublime au fil des années) de Klaus Meine permet quelques variations et donne un joli morceau tout en douceur.


La deuxième partie de l’album continue avec Love Will Keep Us Alive, jolie balade qui mise aussi sur la douceur, mais reste cependant plus classique, et We Will Rise Again qui manque peut être un poil de pêche sur les couplets mais se rattrape sur des refrains vraiment bien écrits.
Ensuite s’enchainent deux pistes qui sont peut être les moins bonnes de l’album Your Last Song et Love Is War, deux balades ultra-classiques mais qui sont portées par la voix de Klaus (surtout la première citée).
Néanmoins, l’album se clos sur deux excellents pistes. The Cross bénéficie d’une ambiance plus sombre, en partie grâce aux chœurs de Billy Corgan (The Smashing Pumpkins), et de refrains emballés, alors que la dernière piste Humanity est l’une des plus belles power-balades composée par le groupe. Oui, seulement.


Au final, l’album est très cohérent autour de son concept, alternant avec brio les chansons bien heavy avec d’autres plus douces. Klaus Meine possède toujours l’une des plus belles (sinon la) voix du hard rock, Schenker envoie des riffs toujours d’une vraie puissance, Jabbs ajoute sa touche technique mais surtout un feeling énorme, et Kottak à la batterie (en plus d’être un grand malade mental en concert) tabasse comme ça n’a pas été fait dans le groupe depuis longtemps.
Même si la suite ne sera pas aussi glorieuse, il est sûrement l’un des meilleurs albums des allemands, et en tout cas le meilleur depuis Crazy World.


Et puis pour moi, Humanity: Hour 1 restera ma porte d’entrée vers un groupe qui fut longtemps mon préféré, et qui reste aujourd’hui pour moi un groupe qui me tient vraiment à cœur.
Alors pour ça, je l’aime vraiment cet album.

Embrouille
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le 6 août 2015

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