Le flou entoure la sortie de ce « Souvenir de Marnie ». En effet, les rumeurs vont bon train, et certains prophétisent que ce film serait le dernier du studio Ghibli. Que ce soit vrai ou non, cela rajoute une pression supplémentaire à ce long-métrage, pression accentuée par le récent échec commercial du pourtant sublime « Conte de la princesse Kaguya ».
On pourra reprocher pas mal de choses à ce film. Une narration assez inégale et un scénario qui met vraiment un certain temps à se lancer font que le récit connaît un vrai creux au milieu du film, creux qui dure tout de même assez longtemps. De même certaines longueurs viennent pointer le bout de leur nez tout au long du film.
En outre, à trop vouloir présenter les deux personnages principaux (et surtout Anna en fait), la galerie de personnages autour d’eux paraît un peu fade.
Sans entrer dans le détail, on pourra aussi regretter un manque de subtilité, notamment dans une des scènes finales qui met vraiment des gros sabots après un dénouement bien orchestré (j’y reviendrais).
Mais voilà.
Le film se concentre finalement sur l’essentiel : les émotions. Le personnage principal d’Anna est une jeune fille qui se sent seule et en quête d’identité. L’affection pour cette jeune fille est immédiate, et certaines scènes entre Anna et Marnie sont vraiment pleine de grâce et ne seraient surement pas reniées par les grands maitres du studio.
L’animation est toujours magnifique chez Ghibli, et ce film ne déroge pas à la règle. Les personnages sont bien réussis, particulièrement les deux héroïnes, et les décors sont sublimes et rajoute encore à l’atmosphère de ce film. La bande son a aussi été très soignée, et colle parfaitement à l’ambiance.
Et puis il y a cette dernière partie de film. Ce dénouement, qui finalement n’est pas vraiment surprenant, mais qui donne son sens au film tout entier, et entraine le spectateur dans un tourbillon d’émotions. Cette fin est d’une justesse parfaite, et je n’ai pas pu m’empêcher de verser ma petite larmichette.
En sortant de la séance, tous les défauts que j’ai cité précédemment étaient oubliés. La tristesse que cette fin apportait avait laissé place à un sentiment de bonheur, et c’est ce sentiment que je retiendrais, un Ghibli certes mineur mais qui reste un joli moment de cinéma.