Vous voyez ce moment où tu viens faire du featuring sur ton propre album ? Eh bien c'est le doux exploit qu'a réussi à accomplir notre cher Damon Albarn.
Qu'attendre de cet album "Humanz" de Gorillaz ? Cela faisait un petit bout de temps qu'on n'avait pas eu de nouveaux sons du groupe à se mettre dans l'implant cochléaire qui creuse le trou de la sécu, et ce retour annonçait une joie et une hype assez grandiloquante. (j'aime ce mot)
À travers le partage de l'artwork de l'album, qui reprend les codes de l'album "Demons Days", on comprenait le sous-entendu donné par le groupe : il reviendra aux sources. Cependant, le groupe a-t-il une source précise ? Un style clair et déterminé ?
Ce n'empêche que la ressemblance avec leur deuxième opus (considéré pour beaucoup -et pour moi- comme le meilleur album du groupe) laissait présager de belles perspectives.
Malheureusement, on constate que "Humanz" souffre d'un mal qui ne se trouvait pas sur "Demons Days" : BEAUCOUP. TROP. DE. FEATURING. PUTAIN.
Leur deuxième album possède sa réputation de meilleur album du groupe, pour la simple raison que le groupe réussissait à jongler entre les featuring divers et variés. L'album était à la fois diversifié tout en gardant une homogénéité cohérente, ce qui n'est absolument pas le cas ici. Le groupe a voulu faire croire à une cohérence en plaçant des interludes tous les deux titres, mais même ces interludes sont totalement incohérents, c'est un aveu de faiblesse. Pour "Humanz", on a cette impression que tout le monde est arrivé au studio d'enregistrement, a proposé son petit truc à Albarn, qui s'est occupé de l'intru, et s'est décidé de chanter s'il y avait de la place pour un mot ou deux dans chaque chanson.
On a cette impression de faire face à une playlist Spotify, avec des titres qui tiennent tout de même coup chacun de son côté.
Oui, parce que les titres sont pas mauvais, il y a des instrus qui sont vraiment pas mal (Ascension, She's my collar), et des featuring bien sentis (Vince Staples dans Ascension, De la Soul dans Momentz, Benjamin Clementine pour Hallelujah Money, sans oublier Grace Jones). De plus, les fois où Albarn est quasiment seul (Andromeda ou Busted and Blue), on retrouve des chansons reposantes et à la fois touchantes, et ça fait plaisir.
Évidemment, les paroles sont un coup de gueule continu sur tout l'album, mais les lyrics n'ont jamais réellement été un point faible du groupe.
Le résultat est alors mitigé, que penser de cet album ? Tout le monde trouvera au moins un titre qui lui plaira, mais dans son ensemble, le manque de cohérence nuit à l'album qui, je suis sûr, aurait pu être un très bon album. Mais ça reste du Gorillaz.