Humbug est l'apothéose des Arctic Monkeys. Non pas que leur avenir se présente mal, celui-ci laissant augurer de très beaux à venir, mais Humbug fait partie de ces CD qui à l'instar de leurs deux premiers albums se présente comme une succession de chansons imparables, sans aucune faiblesse, chanson inutile, ou déception.
Mais ce troisième CD parvient en plus de toutes ces merveilleuses qualités propres aux Arctic Monkeys à créer un univers sublime, féerique, ou les chansons prennent place dans une nébuleuse de mélodies et de bonnes idées. Alternant moments bruts de violence (Dangerous Animals, Pretty Visitors) et douces envolées (Secret Door, Cornerstone), l'album présente une forte cohésion qui sublime le tout.
Débutant par My Propeller dont l'ingénieuse structure se basant sur l'intro, répétée en boucle dans la seconde partie du morceau, constitue un avant propos des plus efficaces. La suite de l'album n'en est que plus brillante, avec le génial single Crying Lightning, des chansons toutes plus envoûtantes les unes que les autres, comme Dance Little Liar et sa magnifique progression,ou l'enchanteresse Secret Door.
Le secret de cet album, les Arctic Monkeys le doivent très certainement au génial Josh Homme, produisant le tout dans son studio perdu dans le désert. Son aide combinée au talent d'écriture d'Alex Turner apporte au CD une touche sombre, sauvage et raffinée, les lignes mélodies affluent, la batterie de Matt Helders plus inventive que jamais, technique sans jamais être pompeuse,toujours juste et belle.
Vous l'aurez compris, je ne suis vraiment pas avare en compliments pour ce troisième album, celui-ci étant l'un de mes CD préférés de tous les temps, (cela n'engage que moi), mais si l'album est une perle rare dans le rock de la décennie passée, recelant de bonnes idées, les pépites se dévoilant à chaque instant, je m'en voudrais de ne pas parler du chef d’œuvre qui clôt le tout.
En effet, la dernière piste de l'album, The Jeweller's Hands frôle la perfection. C'est une chanson aux couplets sombres, à la basse lourde et aux guitares délicates déposant de légères notes sublimant le tout, sans parler de la voix d'Alex Turner, nous susurrant de doux mots à l'oreille. Lorsque les refrains surviennent par deux fois, impeccables, on ne peut qu'être sous le charme du groupe. Puis survient, la glorieuse conclusion à la moitié du morceau, et c'est l'apothéose de l'album. S'initiant par un glorieux roulement de batterie, les guitares surgissent et se répondent dans le plus beau des dialogues musicaux, l'ambiance lourde nous envahit, nous faisant ainsi regretter la fin à venir de ces 39 délicieuses minutes, puis, s'évanouissant dans le flou, Humbug se termine, et on ne demande qu'à le relancer.
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