Ils ne sont pas rares les groupes Synthpop qui produiront leur plus gros succès dès le premier album. A-ha en fait donc partie même si les fans ont tendance à dire qu' "Hunting High and Love" est loin d'être leur meilleur. En tout cas, on ne va pas se mentir, la galette est déjà d'extrême qualité pour un début et se fond parfaitement dans la masse pour une sortie en 1985. Le groupe originaire de Norvège s'étant formé en 1982, ils auront mis les temps et le travail nécessaire, faut dire. Composé de "Magne Furuholmen" aux claviers, mais surtout de "Morten Harket" au chant, qui faisait mouiller toutes les pucelles de l'époque, faisant de l'ombre à "Pål Waaktaar", guitariste mais surtout compositeur principal du groupe, dont revient le principal mérite. D'ailleurs, leur nom "A-ha" viendra d'une de ses compositions n'existant que sur ses cahiers, jamais sortie car trop mauvaise.
Les présentations étant faites, nous pouvons parler du premier single! Et quel single! Il a pourtant mis du temps à trouver producteur! "Take on me" est un incontournable des soirées 80's, à mixer à côté d'un "Enola Gay" de OMD et aussi original qu'un "Video Killed The Radio Star". D'ailleurs, parlant vidéos, qui ne connaît pas leur fameux clip d'animation en croquis crayonné, qui a remporté six MTV Video Music Awards (un record) et qui continue à être parodié comme récemment dans un épisode de "Family Guy" ou une sale pub "Volkswagen". Le titre lui-même a bien sûr trôné en haut de la plupart des charts du monde entier et c'est mérité: ce riff de synthé, ces montées vocales, les arrangements, les mélodies, même le beat montant pourtant à 170 bpm et les paroles universelles sur l'Amour... ils ont fait juste le nécessaire pour créer le hit parfait!
Deux autres singles tirés de l'album n'ont pas à rougir de leur grand frère. "The Sun Always Shine on TV" tout d'abord est tout aussi rythmé, même si par des guitares cette fois-ci, et possède un refrain tout à fait magique. D'ailleurs, l'introduction du morceau est tout simplement le plus beau moment de l'album, et même un des plus beaux de la Synthpop, en général. (J'adore le début du clip qui tente d'être dans la continuité de celui de "Take On me"). Continuant à parler de beauté, avec le titre éponyme "Hunting High And Low", chronologiquement le dernier single à être sorti, plus apaisé mais encore une fois, mélodiquement magnifique, un des slows les plus réussis de la décennie. Évidemment, le succès accompagnera ces deux singles, mais moins les deux suivants, en-dessous, un peu comme le reste de l'album, malheureusement.
"Train of Thought" et sa flûte de pan est sympathique mais assez quelconque, surtout placé après "Take On Me"... "Love is Reason", 2ème single de l'album a lui aussi subi le même effet, passer après cet énorme hit, c'était quasi-impossible; surtout quand ses synthés à la "Final Countdown" sonnent déjà dépassés et qu'on rejoue la carte de l'Amour, mais sans envolées. Les places plutôt moyennes dans les charts le confirmera. Sur les cinq titres (non-singles, enfin!) qu'il reste je sauverais volontiers les courts et enjoués "Blue Sky" et "I Dream Myself Away" (les instrus de ce dernier me font penser à ceux de mauvais tubes synth-pop Français 80's; ça passe quand même!). Le reste n'est pas mauvais évidemment, moins dansant, plus aérien, écoutable mais sans véritables coup d'éclats, même si "Here I Stand And Face The Rain" conclut efficacement l'album.
"Hunting High And Love" est donc une première réussite, bien qu'inégale, l'ensemble étant surpassé par trois de ses singles. Il suffit de voir sa pochette pour la reconnaître; ce sera l'album le plus commercial du groupe, et à raison, ce sera celui-là qui les aura fait rentrer dans l'imaginaire collectif de l'univers Synthpop. Mais les opus qui suivront sont loin d'être moins bons!