Troisième acte apocalyptique
[...] Bon, trêve d’émotions gnangnan qui ne ferait même pas pleurer un quidam touché de conjonctivite auquel on lui appliquerait une lingette à l’oignon sur les yeux, vous aurez certainement compris la transition. Il est temps que ce nouveau-né injustement orphelin, III, passe sur le grill. Point de méchoui des grandes occasions à faire, son arrière-goût apocalyptique gâcherait la fête avant même qu’elle ne commence. Après, n’allez pas dire ce que je n’ai pas dit, l’absence de festin ne s’explique nullement par un manque de qualité, simplement que l’apocalypse est le thème central abordé par cette nouvelle galette de Eths.
Apocalyptique, on ne pourra toutefois pas dire que c’est le cas de la musique des Marseillais. Le groupe franchit ici une toute nouvelle étape de sa carrière. Définitivement, on peut faire une croix sur les premières tribulations aux relents plus juvéniles que sont les deux EPs Autopsie et Samantha, et même son premier véritable album bien plus direct de décoffrage qu’est Sôma, même si certaines réminiscences de construction ou de parties vocales apparaissent çà et là. Non, on est ici bien plus proche du précédent opus que le groupe prend comme base fondamentale pour montrer son évolution. Tératologie ayant connu la controverse qu’il a connu, si vous ne l’avez toujours pas digéré malgré les six ans qui le sépare de III, autant dire qu’il y a fort à parier que vous resterez assez hermétiques à ce dernier. Donc, vous comprendrez que vous aurez le droit aux deux facettes du groupe dans cette même galette, à savoir son pendant plus atmosphérique et éthéré ainsi que son diamant brut, la simplicité sans concession, visage humain entre bonne santé et déchéance d’inhumanité bestiale. [...]