"Salvo Honoris Morte"

AnnapurnA nous offre une réédition vinyle du troisième album de la formation suédoise Maschinenzimmer 412, alias Mz.412, In Nomine Dei Nostri Satanas Luciferi Excelsi. Cet album, sorti initialement en 1995, n'existait jusqu'alors qu'en format CD. Le label d'origine est le célèbre Cold Meat Industry.

Pour ceux qui n'en auraient jamais entendu parler, il s'agit (ou plutôt, s'agissait) d'un label suédois fondé en 1987 et orienté vers les musiques expérimentales et avant-gardistes de style dark ambient, indus et dark wave, associé également à la subdivision Sound Source. Les sorties du label sont reconnues comme extrêmement influentes dans la sphère indus, ambient et atmo actuelle, et même au-delà : Nuclear War Now! a sorti en 2016 un tribute sur lequel des groupes comme Vassafor, Antediluvian et Grave Upheaval reprenaient des morceaux du label, dont un de Mz.412 justement.

Ce dernier a été fondé à la fin des années 80 et comprenait dans son line-up notamment Henrik Nordvargr Björkk, qui a commencé à bidouiller sur des Roland SH-101 à l'âge de seize ans et est connu pour ses multiples projets noise, ambient et expérimentaux. Les premiers albums du groupe, notamment celui-ci et Burning The Temple Of God, sont des albums clés dans la genèse du black indus. Ce sont des albums purement dark ambient et indus, très influencés par le courant Electronic Body Music, mais avec une aura sombre qui leur est propre. Mz.412 est un projet ouvertement satanique et anti-chrétien et l'ambiance développée ici est très évocatrice. On entre dans un univers chaotique, peuplé de sons étranges, de samples sinistres et de rythmiques tribales et hypnotiques qui évoquent un rituel dédié au Malin. Il n'y a pas stricto sensu de black metal sur cet album, puisqu'il n'y a ni riff de guitare ni chant (il y en a par contre sur Burning The Temple Of God, notamment sur le titre Feasting On Khristian Blood) ; mais l'esprit black est bel et bien là. Ce serait même plus true que certains groupes plus orthodoxes dans la forme.

Une œuvre fascinante à plus d'un titre, immersive et d'une noirceur terrifiante. Au-delà de son look typiquement black metal, Mz.412 est parvenu à créer son propre univers satanique via l'expérimentation sonore et l'influence qu'il a pu avoir sur le courant black indus est des plus évidentes.

La tracklist a subi quelques inversions et deux morceaux se sont ajoutés par rapport à la version d'origine (les deux derniers, déjà présents sur la réédition Cold Spring de 2010).

Retrouvez cette chronique sur le site auxportesdumetal.com