Pour les fans, les vrais, de Sparks, "In Outer Space" est l'album de l'incompréhension. A tous les niveaux :
après deux très belles réussites - "Whomp that Sucker" et "Angst in My Pants", très Rock, qui avaient de l'énergie et de l'inspiration -, Ron et Russell nous livrent un truc difficile à défendre, saturé de claviers ringards (même si c'était l'époque pour ça...), avec trop peu de chansons inspirées, et surtout, presque sans humour. Bon, ce n'est pas la première fois que Sparks a un coup de mou, mais à chaque fois, ça nous navre.
"In Outer Space" est le premier disque produit par les Frères Mael, sans aide extérieure (même si l'album est présenté comme un "produit de l'équipe Moroder"), et il faut reconnaître que cette liberté nouvelle est terriblement contre-productive : les sons sont peu imaginatifs, les rythmes lourds et lents, et l'ennui pointe rapidement son nez.
Cet album sera le second plus gros succès de Sparks aux USA, largement du fait de la contribution vocale de Jane Wiedlin, des Go-Go's sur le gentil mais très anodin "Cool Cool Places". Ce succès "disproportionné" par rapport aux qualités de l'album n'aura d'ailleurs aucun écho outre-Atlantique.
Avec l'amour - et le sexe - comme sujet principal des chansons, et avec une approche pseudo-new wave hyper commerciale, c'est à une sorte de mini-trahison que se livrent ici Sparks. Ne restent guère pour nous rappeler le talent de Ron et Russell que "Popularity", superbe mélodie qui survit au traitement qui lui est infligé, et, à la limite, "All You ever Think About Is Sex". C'est peu.
[Critique écrite en 2021]