Un peu inégal je le trouve moi ce si important "In the Court of the Crimson King", à la fois très moderne et impactant dans le son, mais assez vieilli dans la forme, dépassé même sur certains aspects.
C'est le problème que je rencontre souvent avec les techniciens de hautes voltiges dans la musique : si ils ne sont pas capables de faire de leur saint savoir académique autre chose qu'une démonstration savante et académique du type "Regarde comment que j'vais vite Michel!", non seulement j'accroche pas, mas en plus je redouble de vigilance quand il s'agit de pinailler sur des erreurs artistiques.
Et la, on parle de King Crimson, seigneurs, parmi les saigneurs de gammes vertigineuses à la con, du genre qui vous fait vomir si vous en lisez trop rapidement la tablature, et du son clean auquel il ne manque rien sauf le grain.
Je suis un peu méchant, le grain, cet album n'en manque pas, c'est même sûrement ça qui le fait tenir en fait, des sons de mélotrons ultra-mélancoliques du morceau semi-éponyme aux reverbs discrètes de epitath, tout transpire la fin des 60's, et donc, la classe absolue unanimement observée par quiconque apprécie un peu cette décennie.
Ce son, c'est un peu tout ce qu'il reste. La technique, on a fait mieux depuis, comme l'expérimental d'ailleurs.
Moonchild typiquement, je trouve ça un peu risible.
J'apprécie beaucoup l'expérimentation sonore et les prises de risques, mais la on entend des monstres de techniques essayer de sortir de leur zone de confort sans que ça prenne vraiment.
Classique parmi les classiques, il vaut quand même le coup au moins pour trois morceaux 21st
(Century Schizoid Man, Epitath et The Court of the Crimson King qui déchirent quand même bien leur race) , au moins pour savoir de quoi il s'agit quand on en parle dans une soirée remplie de péteux.