Quand "le plus grand groupe de rock du monde" est au bord de la déchéance, de l'implosion pure (problèmes d'héroïne et désintérêt de Page, Plant se remet à peine du deuil de son fils Karac, les excès en tout genre de Bonzo), l'un de ses membres les plus discrets (JPJ) décide de raviver la flamme -bien aidé par Plant, ce qui résultera d'un album aussi passionnant qu'à côté. Aussi bizarre et sombre que carrément inédit pour du Led Zep. Qui aurait imaginé le véritable Swan Song du groupe mené par des nappes de synthé de téléfilm italien (I'm Gonna Crawl) ? Pourtant ça marche fort et dès son introduction In The Evening et ses trois tonnes de rock sur la balance jusqu'à ce Carouselambra d'une patate dingue.
In Through tient aussi debout par cette rythmique lourde et enveloppante, ces courts solos habités par un homme qui ne l'est pourtant plus. C'est dire ce potentiel qu'a encore Led Zeppelin après dix piges d'excès et un management hardcore de Grant . Chacun se préparera pour la grande tournée américaine, avortée trop tôt. Bonzo, pas chaud pour sortir de son manoir de Berkshire, prendra bien trop de vodka sur le chemin des répétitions.