Asphyx est un groupe avec un historique chargé, ponctué de séparations, reformations et nombreux changements de line-up successifs. Et ce jusqu'à récemment, puisque c'est Bob Bagchus, seul membre originel restant, qui a quitté le groupe fin 2013 pour raisons personnelles. Pour autant, le noyau dur constitué de Paul Baayens et Martin van Drunen tient bon, épaulés par Alwin Zuur et désormais Stefan Hüskens (Desaster, Decayed) aux fûts ; il faut dire que ce dernier a un « Asphyx » tatoué sur le dos de la main gauche (cf. photo ci-dessous), ils avaient donc un remplaçant tout trouvé pour Bagchus. Et comme je l'avais déjà dit, il assure.
Quatre ans après le très bon Deathhammer, Asphyx rempile donc avec un Incoming Death visuellement assez similaire (à nouveau une couverture d'Axel Hermann) et enregistré sensiblement dans les mêmes conditions (guitares et basse dans le Mörserstudio de Paul Baayens, mix et mastering par Dan Swanö), ce qui veut dire qu'on a droit à un son puissant et épais.
Musicalement parlant, Asphyx reste sur un créneau death doomique à forte tendance old school, avec cette patte bien à eux qu'on a toujours apprécié.
Sur cet album, j'ai bien aimé la dynamique, avec cette alternance entre des morceaux pêchus et plutôt rapides comme le morceau d'entrée Candiru (très rapide et très court pour du Asphyx) ou le morceau titre (encore plus court) ; ces titres contrastent avec les deux poids lourds du disque que sont The Grand Denial et Death: The Only Immortal, à la fois bien doomique, plus heavy et mélodiques avec une dimension épique qu'on n'a pas l'habitude d'entendre chez les Hollandais. Wardroid est également dans le même esprit.
La thématique martiale, généralement plus présente chez Hail Of Bullets, est très mise en scène ici.
Si Incoming Death ne détrône pas les classiques intemporels du groupe, il demeure un ajout très solide à une discographie très honorable, d'une régularité sans faille depuis la dernière reformation. Il manque peut-être un hymne de concert évident, comme le morceau titre sur le précédent.
Asphyx demeure encore et tojours un poids lourd (au propre comme au figuré) de la scène death metal et n'est pas près de rendre les armes de sitôt.
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