Un jour je me baladais à la fnac, rayon musique, et j'allais fouiller du côté des artistes rap. J'ai l'habitude bien bête (que vous devez avoir aussi) de regarder des artistes que je connais, et des albums que j'ai déjà. Je fouille chez Eminem, et là, surprise ! Je vois Infinite. Un client non renseigné aurait pu prendre cet objet pour un nouvel album, moi je sais ce que c'est. Le tout premier album d'Eminem, enregistré en 1996 par les frères Bass, produit par Marshall lui-même. Un album méconnu, invisible, vendu seulement à 1000 exemplaires à l'époque. Que dalle quoi.
Pour un fan comme moi c'est une bonne trouvaille. L'occasion de compléter ma discothèque. Un album sympathique, qui n'a rien d'exceptionnel mais qui permet d'écouter un Eminem sans Slim Shady. Une sorte de coquille vide, ou plutôt pas encore pleine, pas encore mûre. Le flow est déjà là. Le morceau éponyme nous le prouve. La production, elle, sent l'artisanal. Le petit projet auto-financé, sans grandiloquence, sans matos, loin du succès, et imaginé seulement dans une dimension promotionnelle et locale.
Au final, peu de morceaux réellement bons. J'en aime vraiment trois : Infinite, Tonite et Open Mic. Mais c'est vraiment subjectif car en réalité tous se valent. Du flow mais une production assez pauvre, et surtout un rap commun, qui ne frappe pas, qui berce seulement. Pourtant ce qui viendra un an après avec le fameux EP sera déjà radicalement différent. Une preuve qu'en un an Marshall connaîtra tellement d'emmerdes et de misères qu'il en viendra à se transformer tel un Docteur Jekyll en un Mister Hyde.