"Don't Forget Death Is The End Making Sense"

Je peux citer cette compilation comme un modèle de perfection absolue, il me serait possible de disserter dessus pendant une bonne heure.
Kanzyani est un activiste techno slovène depuis un moment, notamment avec son compatriote Umek sur le label Recycled Loops, et il a été sélectionné pour mixer le premier volet de cette série du label de Carl Cox, Intec.

Tout d'abord la sélection :
techno ultra mentale du début à la fin, d'abord électro avec "Crocodile", introduit par l'accapella "The Game" ; on retrouve James Holden, Nathan Fake et le classique "Outhouse", Kosmas Epsilon et le sublime "Snorkel", Pascal F.E.O.S., Danny Howells sur le label Yoshitoshi, plusieurs d'Adam Beyer seul ou avec Jesper Dahlbäck, le titre techno le plus compilé de cette année "Square" de Hardcell & Grindvik, Eric "Cirez D" Prydz et son terrible "Control Freak", le peak time avec les deux titres de Kanzyani, la fin plus pop avec Depeche Mode remixé par Cicada. Le mix grandit en intensité tout le long, de mental et planant à puissant et violent. La logique de progression est évidente.

Côté technique, c'est un pur joyau : mieux que du Zabiela et surtout beaucoup moins démonstratif.
Il utilise trois platines vinyles Technics, deux platines CD Technics aussi -les fameuses SLDZ à plateau tournant-, une table de mixage de la marque anglaise Allen & Heath -la meilleure!-, un processeur d'effets externe de chez Pioneer, l'EFX 500, une reverb externe et un sampler externe, le tout avec seulement deux mains pour s'en servir! et il y parvient, le salaud! Les numéros des plages figurent à titre indicatif : il est quasi impossible de distinguer les titres sans les connaître individuellement d'abord, du moins ça prend un certain nombre d'écoutes -j'ai commencé à comprendre ce qui se passait à partir de la dixième écoute. Les effets sont omniprésents mais utilisés à bon escient, le sampler est discret : une partie de percu est ajoutée sur quatre titres à la suite. Le tout contribue la progression logique du mix vers les hautes sphères de la techno mentale. Incroyable!

En bonus figure un mix techno club assez court en format mp3, à écouter aussi car admirablement bien construit ; on y retrouve du Kanzyani, du Joey Beltram extrait de l'abum ultime "The Rising Sun", et pas mal de techno tribale qui tape où il faut, avec laquelle le Dj s'amuse à jouer sur la complémentarité des rythmiques. Un régal!

Si je devais conseiller une seule compiltation techno, ce serait celle-là.