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Into the Blue
7.4
Into the Blue

Album de Broken Bells (2022)

si j'existe, ma vie c'est d'être clairement fan

Il y a quelque chose de merveilleusement déchirant à être fan d'un groupe qui ne se produit plus, ou du moins plus trop. Et que je vous le dise : je n'y croyais plus, j'avais arrêté de me dire "ils reviendront, mais si ils reviendront tu verras", surtout après un teasing furtif en 2018 pour ne finalement plus donner de nouvelle. Occupée cette année à être bien loin du monde de la musique, j'étais complètement passée à côté de la date de sortie de ce troisième album. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai découvert qu'il était là, ENFIN, après DOUZE ANS ! DOUZE ANS. Douze. Du coup, un peu craintive je l'avoue, j'ai cliqué sur play et j'ai écouté. Tout. D'une traite. Comme je le fais souvent.


Et là maintenant, je dois remercier Dieu. Ou Danger Mouse. Ou James Mercer, ou leur label, ou je ne sais qui, mais merci. Merci à celles et ceux qui ont rendu ce retour possible parce que OH LA LA, ça fait tellement du bien de les retrouver.


Broken Bells donc, composé de l'excellent producteur Danger Mouse et du chanteur de The Shins (que j'adore aussi, tout est lié) James Mercer, ont signé deux précédents albums de pop électro simplette néanmoins très réussi qui ont bercé mes jeunes années et qui ne m'ont jamais lassée. Je me revois écouter The High Road et Leave It Alone en boucle, en allant en cours comme transportée dans un film, je me revois apprendre The Ghost Inside à la guitare et danser euphoriquement sur Medicine ou After the Disco : ils m'ont accompagné par-tout, tout le temps. Broken Bells fait partie de ces groupes coup de coeur, qui ne paient pas de mine mais qui vous soutiennent quoi qu'il arrive et que vous aimez, tout simplement.


Mais Into the Blue donne étrangement un autre ton : plus mature, plus posé, on sent que le temps est passé entre les deux premiers albums et leur petit frère. Il y a la même énergie, la même synergie d'ailleurs, mais ce qui m'a frappé c'est l'incroyable délicatesse et douceur de l'ensemble. J'ai rapidement su que cet album allait m'accompagner partout désormais. Parce qu'il y a quelque chose de magistral dans la composition de l'album (et dans les productions de Danger Mouse en général) : chaque morceau est là où il doit être, part où il doit partir. La track éponyme fait office d'ouverture et on n'aurait pas pu faire un meilleur choix : c'est non seulement un des plus beaux morceaux de l'album mais également un Art Poétique à lui tout seul. Into the Blue regroupe tout ce qui composera l'album : des envolées mélodiques, des airs mélancoliques, des rythmiques puissantes et une voix hypnotisante. Force est de constater l'indéniable polyvalence de l'album. Ainsi, Love on the Run adopte des airs de balades quand les violons de The Chase s'enfoncent dans une dimension plus maussade et l'on termine bercé par Fade Away après avoir été boosté par la vivacité rythmique de One Night. On frôle la perfection.


Into the Blue est un album qui a pris son temps et qui vous incite à en faire autant. Franchement, douze ans c'est long, mais si c'est pour revenir avec ce genre de composition, j'attendrai tout le temps qu'il faudra, avec en réconfort cette petite pépite pour patienter.

cforcarlitta
8
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Créée

le 12 oct. 2022

Critique lue 138 fois

5 j'aime

cforcarlitta

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