De ce simple allègement de couche vient faire pas mal de différences : même si Portal ne gagne ni en musicalité, ni en positivisme guilleret, l'atmosphère globale ne sonne pas vraiment de la même manière que ce que l'on connaissait. D'une attaque menée sous une brume poisseuse et floue, on a maintenant carrément l'impression d'en recevoir une directe et percutante jusqu'à nous écorcher vif. Et si on le prend plutôt pas trop mal sur les premiers titres, la seconde moitié, bien plus vicieuse et au premier abord confuse, viendra retirer toute envie de sourire : de cette amorce à mi-parcours jusqu'à la partie plus calme de l'outro – histoire de nous faire redescendre sagement afin d'évaluer les dégâts reçus – on passe du stade de tortillage de boyaux se transformant progressivement en état nauséeux, au bord du malaise. Et pour cela, bel exploit qu'accomplit ION.
Parce que ça semblera saugrenu aux sains d'esprit d'émettre ce constat mais c'est bel et bien dans la transmission de malaise – et de mal-être – que Portal a brillé hier, brille encore aujourd'hui et brillera sans doute demain. Alors certes, on ne ressort pas de ION spécialement serein mais par-delà des entrailles endolories, c'est une sensation édifiante qui nous parcourt. Celle d'avoir eu affaire à une expérience viscérale, intense et profondément fascinante.
La critique entière figure sur Core And Co, n'hésitez pas à aller y faire un tour !