Moins d’un an après son album « Batterie Faible » qui lui a assuré le succès Damso revient avec son nouvel album « Ipseité », et il est difficilement comparable avec le premier et ce pour plusieurs raisons.
On retrouve le personnage de Damso, sombre, solitaire, ses gimmicks (#Vie) et ses prods habituelles, cependant l’angle d’approche est totalement différent.
Tout d’abord dans l’évolution du rappeur, sur « Batterie Faible » Dams’ se donnait une image de gangster agressif et sûr de lui comme dans « Periscope », « Débrouillard » ou « QueDeLaVie », avec quelques sons le rendant plus humain notamment « Amnésie » et « Graine de sablier ».
Ici Damso parait beaucoup moins confiant et mis à part « Noob Saibot » aucun son ne ressemble à ce qu’il a pu faire sur l’album précédent. On découvre un Damso éternel insatisfait et dégoûté du monde tel qu’il est, pensant trouver refuge dans la drogue, l’alcool et les femmes, quitte à faire du mal.
Comment parler de l’album sans aborder le thème des femmes, présent dans quasi tous les sons. Et il n’est pas tendre avec, les présentant comme des profiteuses, soutien éphémère qui disparaît aussi vite qu’il est apparu. Cependant il reconnait à demi-mot ses erreurs et que lui non plus n’est pas tout à fait innocent, le morceau « Macarena » en est un bon exemple.
Beaucoup plus de références à Dieu aussi, et tout comme les femmes sa position est ambigüe, croyant mais se sachant corrompu Damso semble tout aussi incertain dans le domaine spirituel que dans les autres domaines.
Quelques sons sortent quand même des principaux thèmes de l’album.
« Kin la belle » est un bel hommage à sa ville d’origine de Kinshasa mais l’instru afro-trap tranche peut-être trop avec le reste de l’album.
« Une âme pour deux » est plus dans l’expérimental que dans le vrai rap, il faudra surement plusieurs écoutes pour déterminer la vraie valeur de ce son.
Petite déception pour « Peur d’être père » qui fait référence à la naissance de la fille de Damso née en Janvier. Comme le rappeur le dit lui-même : « Première fois que je parlerai d'amour. En chanson pour faire court », peut-être n’aurait-il pas dû car c’est le seul morceau que je trouve « faible » de l’album, pourtant l’écriture est assez réussie.
En philosophie le mot « Ipséité » renvoie à l’ensemble des éléments qui font d’une personne ce qu’elle est. Et c’est précisément ce que vient de faire Damso avec ce nouvel album, une confession de qui il est, lui et tous ses défauts et contradictions propre à chaque être humain.