Amon Tobin est un génie, et un génie travailleur en plus. Un de ceux qui ne se repose jamais sur ses lauriers, qui travaille inlassablement, fouille, cherche, expérimente. Et le prouve une fois de plus au travers de cet "Isam", huitième album sévèrement barré du bonhomme. Alors que beaucoup de fans sur la toile le trouvent imbitable et prétentieux, j'aurais plutôt tendance à le trouver riche et passionnant. Complexe, aventureux, difficile d'écoute, mais génial en même temps. Autant vous prévenir, les mélodies sont ici enfouies sous des tonnes d'effets, de sons étranges, de structures bancales. Ou évidentes. On est à la limite de la musique contemporaine, et souvent plus proche du délire créatif que de de la musique. Toutefois, on peut en retrouver des bribes, s'amuser à détecter des traces de format pop. Dérangeant ou juste original, l'art d'Amon Tobin prend ici tout son sens, pour peu qu'on veuille bien lui en accorder. Difficile d'y entrer, ardu de s'y accrocher jusqu'au bout et complètement, "Isam" a tout du disque maudit. Raison de plus pour faire l'effort de le découvrir et l'apprivoiser.