My Bloody Valentine est un groupe de rock alternatif (noise pop) originaire de Dublin (Irlande) formé en 1984. Aux manettes Kevin Shields perfectionniste du son distordu (vocal/guitare/compos), Bilinda Butcher (vocal/guitare), Debbie George (basse) et Colm Ó Cíosóig (batterie). Leur musique est marqué par un usage pléthorique de distorsion, réverb, bruits et rythmes hypnotiques (pas si sur) en opposition avec des mélodies douces et des vocals quasi inintelligibles (un peu moins sur cet album que sur Loveless) car sous mixés. Ces musiciens sont une influence importante pour de nombreux groupes de leur époque et le fer de lance du mouvement musical Shoegaze. Leur succès beaucoup plus critique que commercial démarre avec cet album puis le très adulé,encore une fois succès critique, "Loveless".
Ce mouvement donc n'a de nouveau que le nom puisque se noyer dans la disto, par là même instiller du psychédélisme et regarder ses pompes pour changer ses sons sur son pedal board remonte aux années "LSD sixties" du grand Jimi (Who, Mc5, Led Zep...). Il sera relativement court de la fin des eighties au milieu des nineties où il rencontrera un succès relatif. Il floppera ensuite rapidement remplacé par le courant Grunge.
Bien sur on ne peut nier que ces groupes sont nécessaires et se doivent de défricher des terres nouvelles pour se démarquer d'un mainstream planétaire pesant. Toutefois en s'éloignant si haut si loin on en devient inaccessible, juste bon pour une poignée d'intellectuels vieillissant ou pas qui disserteront, paraphraseront pendant des heures sur la qualité du son ou des voix ethérées qui percent d'une espèce de brume criarde. Brisons là ! Est ce un problème ? Il y a du neuf c'est cela qui compte, tant chez un Sonic Youth (autre musique difficile) qu'un Bloody Valentine et le sorcier noir du son qu'est Kevin Shields sortira de toute manière grandi car les dissonnances, le capharnaüm sonore qu'il s'ingénie avec patience à créer trouvera un écho pour d'autres groupes, d'autres musiques.
Cela dit est-ce que l'on prend réellement du plaisir à se faire agresser le conduit auditif, martyriser les tympans ?
Chacun donnera sa réponse, elle sera sincère mais parfois, peut être, abusée par une méconnaissance musicale, l'envie d'appartenir à un groupe social identifié ou encore une espèce de masochisme intellectuel assumé.