Il s'agit du dernier album des Who avant 2006. Le dernier de John Enstwisle avec le groupe. Le précédent était raté. On ne savait pas où il voulait aller. Mais dans It's Hard on sent une tentative de revenir à leur façon de faire des années 70 mais en le resituant dans les années 80.
Par exemple "I've Known No War" à une construction similaire à celle de "Won't Get Fooled Again" mais c'est moins une redite qu'une actualisation. De même je reprochais à Face Dances de ne pas savoir à qui s'adresser ou comment. Les Who répondent à cela en faisant comme ils faisaient à l'époque de Keith Moon: ils parlent des conflits de leur génération de façon à rendre ces thèmes universels. Dix-sept ans plus tôt ils mettaient des mots sur la peur de l'âge adulte dans "My Generation". En 1982 ils illustrent les problèmes d'être adulte dans "It's Hard". "Tatoo" se demandait ce que veut dire être un homme, "Cry if You Want" regrette de ne plus être un enfant. Les Who ont toujours eu ce don de nous expliquer ce que nous ressentons. Ils assument d'avoir vieilli mais refusent de baisser les guitares.
De plus, tout l'album est relevé par la seule chanson "Emminence Front", à la fois rock, dance, rageuse, et suave. Un classique.
Je trouve cet album sous-estimé. Il est clair qu'il n'est pas du niveau de Who's Next ou Quadrophenia. Par exemple aucun de ces albums n'auraient contenu "One Life's Enough" le seul morceau de l'album vraiment mauvais. Mais il s'agit tout de même d'un album qui se tient, et qui, même s'il n'est pas très original, garde tout de même une personnalité propre.