Vacuité assumée et commerce du vulgaire
Produit de l'émission à haute portée culturelle qu'est Touche Pas à Mon Poste, merci D8, Sebastien Patoche se présente comme une parodie de la musique populaire et plus particulièrement de Patrick Sebastien. Chacun pense ce qu'il veut de l'animateur et de ses chansons mais il est indéniables que celles-ci ont connus un relatif succès auprès du public. "J'emmerde les bobos" veut ainsi profiter du phénomène qu'a provoqué "Et quand il pète il troue son slip" pour remettre cette musique populaire au goût du jour. Et c'est là que l'album devient intéressant car sa démarche parfaitement assumée en fait un album instantanément ringard, hymne à la beaufitude. Alors peut-on réellement sanctionner les paroles des chansons si celles-ci ont été calibrées pour paraître le plus débile possible ?
Car il est vrai que chaque chanson rivalise d'inventivité dans la médiocrité, repoussant toujours plus les limites du mauvais goût. De la gracieuse et très métaphorique "moustache au chocolat" en passant par le "zizicoptère", l'humour gras est présent tout au long de l'album, nous gratifiant de ces images si poétiques. Certaines feront sourire, grâce à un semi-effet de surprise tant tous les clichés sont au rendez-vous, du camping à la tournée des bars. Aucun morceau n'est réellement humoristique tandis que certains tombent plus bas que terre avec un humour pipi-caca digne de mon petit cousin de 3 ans, notamment "tu l'as vu" ou le malheureusement culte "Quand il pète il troue son slip".
Mais si toute cette débilité est revendiquée par son auteur, cet album est tout de même avant tout calibré pour le succès grand public, remettant alors en cause l'étiquette gentille parodie des titres.
Au final, à force de congratuler cette beaufitude l'album tombe dans un processus commercial redondant, tirant sur la corde du mauvais goût jusqu'à épuisement et dégoût.