Quand une voix et une guitare rendent la musique extraordinaire
Il est parfois des rencontres qui laissent un être humain désemparé. Ce genre de face à face qui vous laisse pantois, abasourdi et finalement très con.
Jackson Frank fait partie de ces artistes qui vous fait (re)découvrir l'essentialité de la musique à travers peu de choses. Une guitare, une voix. Point. Comment j'en suis arrivé à écouter cet album ?..je m'en souviens déjà plus, mais qu'importe. Oui, c'est tellement dérisoire quand, après les 34 minutes des dix morceaux, j'en suis ressorti littéralement tué.
Il est tard en ce 26 avril 2014. Dehors c'est le printemps et il fait assez doux, bien que la nuit ait déjà commencé son travail. Dans le voisinage, peu ou pas de bruit. De fait les mélopées de sieur Frank donnent un caractère encore plus enivrant à la mélancolie du moment. Ainsi quand le triptyque 'Here Come the Blues', 'Milk and Honey' et 'My Name is Carnival' se met en route, ce sont mes yeux qui voient liquide. Plus de 10 minutes pendants lesquelles j'ai été happé, scotché par cette beauté simple. Et encore, je me cantonne à ces trois chansons car le reste est lui aussi magnifique ('Dialogue', ' Blues Run the Game', 'You Never Wanted Me').
J'ai très rarement entendu pareil album m'ayant donné autant de frissons. Tout est, dans cet unique opus, sans faille. Rien n'est dénué de sens. Tout a son importance. Concis et touchant la sensibilité de chacun à travers des paroles simples, cet album éponyme rend la musique à la fois magique et unique. Il n'y vraiment qu'à travers elle que l'on peut ressentir de telles émotions, de telles secousses dans la colonne vertébrale, voire des vertiges si l'on est dans un état préalablement propice à l'écoute de cette folk saisissante et bouleversante.
Jackson Frank doit être mis sur un piédestal. Sa musique est universelle, qu'elle fut enregistrée en 1965 ou qu'elle ne serait en 2014, les messages véhiculés demeurent les mêmes.
Un seul album aura suffit pour rendre cet artiste indispensable.
Grandiose et majestueux.