Cet album comprend à l'origine 12 morceaux et revêt une valeur "historique" puisqu'il a été enregistré le 2 mars 1959 en studio à Paris à l'occasion d'une tournée européenne. Tournée qu'il fallut écourter d'urgence étant donné l'état de santé alarmant de Lester Young … Il mourut quelques heures après son retour à New York le 15 mars. À 49 ans.
Lester Young est accompagné du pianiste René Urtreger (compositeur français bien connu qui œuvra un temps avec Miles Davis notamment pour "ascenseur pour l'échafaud"). Le batteur est Kenny Clarke, installé en France. Comme le guitariste Jimmy Gourley.
L'album n'apporte guère de nouveautés mais présente différents standards de jazz qu'il est toujours plaisant d'écouter (I can't get started, I didn't know what time it was, I cover the waterfront, …)
On y trouve des morceaux archi-connus comme Lullaby of Birdland, la berceuse du pays des oiseaux à moins qu'il ne s'agisse de la berceuse du pays de Bird …
Ou encore le romantique "Tea for two" qu'on ne présente plus.
Et même "New D.B. Blues" où Lester Young accompagna jadis sa grande amie Billie Holiday.
Le CD est complété par des morceaux additionnels enregistrés en 1953 en public au Carnegie Hall où Lester Young est accompagné cette fois par Oscar Peterson. On y retrouve à nouveau le standard "I cover the waterfront" ; d'ailleurs, je pense que je préfère la version de 1959 ...
Certes, cet album rassemble des morceaux d'un musicien, probablement très affaibli, qui vit ses derniers jours mais à l'entendre, il y a quand même de sacrés beaux restes. Le saxo de Lester Young y est toujours aussi fluide et aérien.
Et n'oublions pas tout ce que Lester Young a pu apporter au jazz par son influence sur des grands comme Charlie Parker, Dizzie Gillespie ou en contribuant au mouvement du cool jazz d'après-guerre.