J'ai vomi dans mes corn-flakes, comme dirait l'autre.
Ah Saez, toi et ton emprise étrange sur les adolescents. Toi qui décrit, ou décrie -devrais je dire?- la vie si bien.
Ce sympathique Monsieur se pose en écrivain torturé, s'adressant à une jeunesse qui ne le serait pas moins. On a tous eu nos moments où "la vie est injuste, et le monde est pourri" mais même dans ces moments là, l'on se doit de garder la poésie, l'esthétique. Chose que Saez, dans ses différents albums, a massacré.
Passons sur le plagiat musical, et son déni ("Je ne connais pas Noir Désir, c'est quoi ce groupe?" - a t'il dit lors d'une interview) et arrêtons nous sur cet homme, qui du haut de son statut "d'artiste" (dont il n'a pas l'envergure) prétends nous donner des leçons de morales.
On ne lui demande pas du Baudelaire (quoique, Léo Ferré l'a fait avec talent), chose qu'il aurait été incapable de produire. On aurait espérer le désespoir honnête, à la façon d'un Cioran musical. Mais les paroles sonnent creuses, l'émotion n'est pas là, la complaisance oui. Le monde est pourri, je souffre, c'est bien ainsi.
Est-ce là l'idée que l'on veut inspirer à ceux qui nous suivront ? Je ne pense pas.
Alors au lieu d'écouter cet album, allez lire Épicure, Nietzsche, ou n'importe quel auteur qui fait du désespoir une force permettant d'aller de l'avant, nous permettant de nous dépasser, plutôt que de nous replier sur nous même.