Voici donc le premier album de Saez, voici donc son entrée dans la chanson française, avec la matraque "jeune et con". Et moi qui suis passé du coq à l'âne, donc de "Messina" à "Jours Etranges", ça fait bizarre, ce mec a vraiment eu plusieurs visages dans sa vie... Bref, la première chanson, "jeune et con" donc, est sympa, oui, mais sans plus. Pour moi, comparé à d'autres chansons de Damien Saez, il méritait moins d'être un tube. "Sauver cette étoile" par contre, là c'est autre chose ! Là ça dépote ! et surtout, ce que je préfère chez Saez, ça donne envie de relever la tête, de se battre, de ne pas se laisser faire par le Monde (mot qui d'ailleurs, je ne sais pas si vous l'avez remarqué, est juste omniprésent sur presque chacune de ses chansons, sur tous ses albums !). Les transitions de l'album sont, au passage, vraiment innovantes. C'est original et inhabituel sur un premier album, ça devient carrément unique lorsque l'on s'aperçoit qu'au fil des transitions cela forme une chanson si on y prête une réelle attention (bon, la chanson en elle-même est naze, mais l'idée est cool quand même). "Jours étranges", chanson pour les suicidaires (faut dire ce qui y est), est d'une mélancolie puissante malgré son texte bateau. Son envolée me donne des frissons à chaque fois. "J'veux m'en aller", première chanson d'une série de morceaux dédiés au lycée (sont venus ensuite "les cours des lycées", "les bals des lycées" etc.) est génial, et donne encore une fois des envies. La fin, instrumentale, reste hypnotique (on y reconnait d'ailleurs certaines mesures reprises pour des thèmes sur son album suivant "God Bless"). "Hallelujah", par contre... qu'est-ce que c'est ? non là, pour le coup, j'adhère pas... "Crépuscule" remonte le niveau, avec le romantisme sans limite que l'on connait de Saez. Même si c'est encore suicidaire (je sais pas pourquoi, au début de sa carrière, il avait cette obsession de mourir dans les bras de sa copine... c'est vrai que c'est une mort plutôt belle, mais c'est pas la peine d'en parler tous les quarts d'heure non plus). "Soleil 2000" est également une bonne chanson, un peu contradictoire certes mais quand même belle (il dit sur la même chanson "nos ailes sont brisées" et "un jour, on s'envolera"...). "Amandine 2" (pourquoi 2, j'en sais rien, la 1 devait être moche) est une chanson vraiment excellente, ça met les cheveux au vent. Bon, la fin parle de mort avec sa bien aimée, on s'y est habitués... "Rock'N Roll Star" est pas terrible, hélas. C'est un brin caricatural et puis, la musique avec ses gros coups de tambour et ses bidouillages électroniques (je vous assure qu'au bout d'un moment, ça saoule !), voilà quoi... "My Funny Valentine", je peux pas vraiment la juger, j'ai pas écouté la version originale. Mais moi qui n'accroche pas au jazz (d'ailleurs, faut saluer le changement de registre, surtout quand il se fait comme ça), j'ai vraiment aimé cette chanson. C'est son premier titre en anglais, il va diviser en faisant ça, moi ça dépend et sur ce coup-là, y' a pas de problèmes. Puis vient le chef d’œuvre du disque, celui auquel j'ai immédiatement accroché: "Montée là-haut". Comment résister à sa mélodie à la guitare ? Comment ne pas se sentir concerné par le texte ? Hélas, Saez fait quand même une grosse bourde en mettant un intermède électronique au plein milieu du morceau, et gâchant un peu le plaisir de l'écoute... mais bon, cette chanson est tellement magnifique qu'il se rattrape après. On pourrait presque sentir le vent, la forêt, le désert sur ce morceau. Ça se termine avec "Petit Prince", qui parle de, devinez quoi ?, de mourir. Mais cette fois sans sa copine. La chanson est très solennelle, un requiem céleste, et définitivement poétique.
Que penser du coup à l'étrier, au final ? Il ne part pas encore au galop, mais ça reste une ballade très sympathique.