Kathleen Ferrier dans les Rückert Lieder, la rhapsodie pour alto et les quatre chants sérieux

Kathleen Ferrier : j'ai une réelle dévotion pour la voix de contralto de cette cantatrice. Je l'ai déjà écrit lors de la critique du Chant de la Terre. Bien que je sois peu compétent en musique, c'est une voix que je reconnais sans difficulté tellement le timbre est particulier.


Dans cet album, elle chante d'abord trois poèmes de Rückert sur une musique de Mahler sous la direction de Bruno Walter, son vieux complice.
Mahler, que j'apprécie très modérément habituellement lorsqu'il est tonitruant dans ses symphonies, est ici d'une douceur et d'un romantisme méconnaissables. C'est vrai que les poèmes de Rückert sont d'une tonalité plutôt triste et nostalgique et ne se prêtent pas vraiment à de la musique éclatante et/ou joyeuse.
Kathleen Ferrier chante ensuite dans la rhapsodie pour alto et chœur d'hommes de Brahms sous la direction de Clemens Krauss. On entend bien que l'enregistrement de 1947 apparait plus ancien que les Rückert Lieder qui datent de 1952 mais quelle importance quand c'est beau et que Kathleen Ferrier chante.
Le poème est tiré du "voyage en hiver dans le Harz" de Goethe.
Dans cette rhapsodie, après une introduction très lente de l'orchestre, K. Ferrier attaque le morceau a cappella avant d'être rejointe par l'orchestre, c'est juste sublime.
Dans une deuxième partie, le chœur d'hommes se joint à Kathleen Ferrier pour un ensemble très harmonieux et d'une très grande douceur
Après deux beaux chants où Kathleen Ferrier est accompagnée au piano et au violoncelle, l'album se termine par les quatre chants sérieux de Brahms où les textes sont issus de la Bible où K. Ferrier est accompagnée au piano (1950).
Les textes sont tirés de l'Ecclésiaste qui n'a pas la réputation d'être particulièrement optimiste.
Seul le dernier chant est tiré du nouveau testament et parait plus optimiste (Epitre aux Corynthiens). On le ressent bien dans la musique qui est alors plus joyeuse.
Initialement, ces chants avaient été prévus pour basse et avaient été réécrits par Brahms pour voix féminine ; il semble que ces chants soient techniquement difficiles car l'étendue de la voix doit être très large. Là encore, je n'en dirai pas plus. Le ressenti est qu'encore une fois la voix de Kathleen Ferrier est sublime.


Album peu connu, semble-t-il, que je ne peux que recommander.

JeanG55
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le 10 mars 2021

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