Alexander Hacke, ai-je besoin de présenter ? Figure du Berlin-ouest des années 80-90, Einstürzende Neubauten. Et Danielle de Picciotto, sa compagne et artiste.
Cette année, je vote à domicile, Il y a plusieurs raisons à ça
Je n'avais jamais entendu la voix consistante d'Alexander. Il pourrait chanter pour Einstürzende Neubauten, j'ai pensé. Or le groupe est tenu par la main de fer de Blixa Bargeld. Et cet album de Hackedepicciotto me montre qu'il peut se passer quelque chose ailleurs, dans la sphère Berlinoise des Neubauten. Alex montre de la poésie, de l'émotion, et pourrait peut-être changer la destinée Neubauten, en tout cas l'ouvrir, car pour l'instant elle est au point mort, et Blixa va faire ses tournées avec Teho Teardo.
J'avais eu l'occasion de rencontrer Danielle de Picciotto et Alexander Hacke lors d'un exposé de femmes artistes sur leur parcours, dont Danielle. Cela se passait au Neurotitan de Berlin, un lieu extraordinaire qui vend des choses faites par les artistes de Berlin, des bandes dessinées, des livres, des autocollants, des t-shirt, des Siebdruck (sérigraphie) et organisent des expositions régulièrement. J'avais écouté leur musique à ce moment là, mais cet album n'était pas encore prêt.
Puis Hackedepicciotto a été signé chez Mute records, ce qui m'indiquait un développement de leur carrière de manière significative.
Selon moi, l'album commence avec "La femme sauvage", un titre chanté en français, et un hommage à la Berlinoise Française Françoise Cactus de Stereo Total. Encore une histoire Berlinoise me direz vous. Le morceau miraculeusement m'évoque Bashung lorsque Alexander chante (en anglais). Et à partir de là, j'ai le déclic.
L'ensemble de l'album ensuite va creuser dans l'émotion avec "Mastodon", ou la délicate étrangeté "Schwarze Milch" (lait noir), sorte de jazz volatile à la Robert Wyatt qui viendrait des bas fonds. En somme, cet album montre sa capacité a faire un album aussi prenant que Einstüzende Neubauten et la poésie de Blixa. J'espère que ça va lui bouger le cul.
Voilà tout ce que j'entrevoie à travers Hackedepicciotto. Donc t'imagines maintenant les enjeux Berlinois qui foisonnent dans ma tête de Berlinois. Et je jubile aussi
A noter dans "Song of gratitude" la citation de "Haus der Lüge" avec cette mélodie synthétique un peu métallique qui monte, mais qui ne va pas jusqu'au bout, et redescend