Cette quatrième full galette du groupe chilien est clairement un des albums que j'attendais le plus cette année, Unaussprechlichen Kulten étant un des meilleurs représentants d'une des scènes les plus dynamiques et qualitatives du moment.
Keziah Lilith Medea, comme on peut le préssentir avec les titres des morceaux et de l'album, oriente ses thématiques vers la femme et l'occulte. A défaut d'en faire un véritable concept album, ce thème récurrent confère à ce dernier méfait une aura particulière.
La nouveauté ici, ce sont ces quelques intros au clavier, qui sonnent parfois un peu grandiloquentes. J'ai fini par m'y faire, bien que je ne sois pas spécialement fan de ce genre de démarrage ; mais le riffing derrière assure suffisamment pour qu'on passe outre. C'est le cas notamment sur Sabbatical Offering, avec son riff d'entrée redoutable. Ce morceau est typique dans sa construction de ce qu' U. Kulten sait faire de mieux : un début up tempo et rentre-dedans, terrriblement efficace, suivi d'une dominante plus mid tempo, plus ambiancée. Une alternance de tempo très classique, mais que les Chiliens font particulièrement bien. On a aussi droit des passages plus blackisants, comme sur The Mark Of The Devil – autre titre marquant de cet album, en ce qui me concerne – avec sa prédominance de trémolos. Encore un morceau à l'atmosphère très prenante.
Pour ce qui est des textes, le groupe a fait le choix d'écrire en anglais et en espagnol, sauf qu'il s'agit à chaque fois des mêmes paroles traduites dans les deux langues. Choix étrange, mais qu'on ne constate qu'après avoir eu le texte sous les yeux, finalement.
On constate avec plaisir qu'U. Kulten ressemble de moins en moins à Immolation et de plus en plus à... U. Kulten. L'identité du groupe est de plus en plus forte et l'inspiration est toujours au rendez-vous. Keziah Lilith Medea apparaît comme leur album le plus homogène jusqu'ici, autant par la qualité des morceaux que par le thème développé, qui est finalement la suite logique du chapitre précédent (le split avec Pentagram Chile, dont le titre a été repris pour le second morceau). Un disque incontournable de 2017.
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