Lyrique et malsain
Pendant longtemps j'ai un peu laissé Alice Cooper de côté, ne voyant chez lui que le côté cirque grandiloquent de ses shows plus ou moins récents, préférant rester dans mes préjugés plutôt que de...
le 28 mars 2015
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Pendant longtemps j'ai un peu laissé Alice Cooper de côté, ne voyant chez lui que le côté cirque grandiloquent de ses shows plus ou moins récents, préférant rester dans mes préjugés plutôt que de vraiment le découvrir... Grave erreur et je remercie Pheroe et SanFelice de m'avoir remis dans le droit chemin ! Il y a d'abord eu l'immense claque Love it to Death montrant toute l'étendue de son talent ainsi que sa capacité à varier les genres et maintenant Killer...
Sans que la claque ne soit aussi grande que celle provoquée par Love it to Death, on est quand même face à un grand album et à nouveau Alice Cooper et sa troupe montrent leurs talents, créativités ainsi que leurs diversités musicales. Derrière ce titre ravageur et un (le sien d'ailleurs) serpent sur fond rouge se cache un pur album de hard rock lorgnant parfois vers le glam voire même le progressif et bénéficiant de la production de Bob Ezrin (outre ses collaborations avec Alice Cooper, il a travaillé avec Lou Reed, Pink Floyd, Deep Purple, Téléphone, Aerosmith...). Alice Cooper retrouve son groupe avec qui il tourne depuis quelques années, un groupe qui joue très bien ensemble et l'accompagne à merveille, capable d'alterner les tons et poser des rythmiques implacables, tout en faisant parler leur virtuosité.
S'ouvrant sur la tuerie Under My Wheels, Killer démarre sur les chapeaux de roues avec ce riff ravageur, cette voix mortelle d'Alice Cooper, ce rythme d'enfer et ce saxophone qui arrive au bon moment. On ressent, dès ce premier titre, un sentiment d'urgence que l'on retrouve aussi sur quelques autres titres. Alice Cooper montre, dès les deux suivantes, qu'il a plusieurs cordes à son arc avec Be My Lover, sorte de "Sweet Jane" du Velvet Underground joué à la sauce hard rock avec un final destructeur et surtout Halo of Flies. Débordant d'idées, cette dernière montre un Alice Cooper particulièrement inspiré qui lorgne presque vers le progressif avec ce titre de 8 minutes. C'est notamment dans cette chanson que chaque membre du groupe montre sa virtuosité et ça forme l'une des toutes meilleures chansons de l'album, capable d'osciller entre divers tons, alternant entre mélodique, beau et puissant, notamment à travers des coups de guitares assassins.
Aucune fausse note n'est à détecter, l'ensemble est cohérent, s’enchaîne avec brio et on peut juste regretter que le disque soit si court (8 titres pour 37 minutes). Alice Cooper sait se faire efficace avec le nerveux You Drive me Nervous (et encore un super riff !) ou Yeah Yeah Yeah. Par contre, il nous réserve d'autres grands moments, notamment avec Desperado, où il rend hommage à Jim Morrison en nous offrant quelques minutes de répit, ou encore Dead Babies, qui est aussi lyrique que malsain, comme en témoigne les cries de bébé qui reviennent de temps en temps en fond sonore. Néanmoins, c'est avec la clôture et chanson-titre Killer qu'il enfonce définitivement le clou. Ici aussi on retrouve d'abord un côté un peu malsain avant que celui lyrique puis fou et intense prennent le dessus, tout comme la virtuosité des musiciens et le chant de Cooper.
Après la claque Love it to Death, c'est à nouveau un Alice Cooper inspiré, audacieux et capable d'explorer d'autres territoires musicaux pour mieux les mélanger avec son hard rock, que je retrouve. Si c'est dommage que l'album soit un peu trop court, il arrive tout de même à imposer une intensité, une virtuosité ainsi qu'une ambiance un peu folle à un album oscillant entre divers tons, puissant et mélodique, beau et malsain...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes It's only rock'n roll... (but I like it !) et 2015 : Année musicale (côté découverte)
Créée
le 28 mars 2015
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